Concept

Sabbat (sorcellerie)

Résumé
thumb|right|300px|Sabbat de sorcières.Chronique de Johann Jakob Wick (). Le sabbat est une prétendue assemblée nocturne de sorcières souvent associée à des rituels démoniaques. Historiquement rapproché du Shabbat par antisémitisme et confusion, il ne correspond pas à un culte avéré, mais plutôt à un ensemble de croyances dont l'origine remonte à plusieurs religions païennes et se cristallise dans la littérature démonologique et inquisitoriale à l’époque moderne. Par la suite, il devient un motif fantastique dans la littérature et l’art. Il ne faut pas confondre le « sabbat des sorcières » ou « sabbat démoniaque » qui est une institution légendaire, avec le mot S(h)abbat ou Chabbath (dans le judaïsme) ou avec le sabbat (dans le christianisme) qui est le septième jour de la semaine, temps de prière et de repos traditionnels religieux pour les Juifs de tout temps ou pour les chrétiens fidèles au christianisme primitif. Le sabbat (des sorcières) n'est pas non plus synonyme de messe noire ; celle-ci (mentionnée plus tardivement dans les sources) n'étant parfois qu'un moment de ce « sabbat », et davantage un rite d'inversion intentionnellement mystique et sacrilège. Le mot sab(b)at provient de l'hébreu he shābbath, « sabbat », dérivant du verbe shābath signifiant « s'arrêter, se reposer » (cf. Gen. 2, 2-3), passé ensuite au grec σαββατον puis au latin sabbatum. Pour l'historien Pierre-François Fournier, le terme sabat est attesté par son dérivé sabateis employé dans le poème intitulé La Vengeance Raguidel, écrit probablement au début du , avec le sens de « grand tapage », et se réfère aux réunions d'hérétiques ensavatés ou ensabatés, c'est-dire celles des Vaudois mais à une époque où la notion de cérémonie nocturne de sorciers n'existe pas encore. À partir de 1438 seulement, on commence à reprocher aux « sorciers » de se réunir nuitamment et de commettre toute sorte de crimes, jusqu'à une messe à rebours. Le terme poursuit son évolution sémantique et désigne les rites de diverses sectes ou religions étrangères au catholicisme comme ceux des vauderies (voir la vauderie d'Arras en 1459-61) et celle de la Synagogue.
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