Les Ma'anyan sont un groupe dayak résidant dans le kabupaten de Barito oriental, dans la province indonésienne de Kalimantan central dans l'île de Bornéo.
En 2000, le nombre des Ma'anyan était de l'ordre de 70 000 personnes. Ils représentent le principal groupe ethnique de l'ensemble dit Barito oriental, à côté d'autres groupes aux membres moins nombreux dispersés notamment dans l'est de leur territoire (tels notamment que les Dusun Deyah, les Samihim, etc.).
La langue ma'anyan appartient au rameau des langues Grand Barito de la branche malayo-polynésienne des langues austronésiennes.
Une des particularités de ce rameau est qu'il contient également, d'une part les différents parlers malgaches de Madagascar et de Mayotte, d'autre part les langues sama-bajaw, dont font partie les langues parlées par les « nomades de la mer » Bajau.
D'après leurs traditions, les Ma'anyan seraient issus de groupes côtiers de la région de l'actuel Banjarmasin qu'ils auraient abandonné vers le XVe ou , au moment où celle-ci devint malayophone et musulmane. Et effectivement, les traditions des Banjar, comme se nomment les Malais de la côte sud de Bornéo, reconnaissent volontiers une composante ma'anyan dans la formation de leur groupe, aux côtés d'apports extérieurs malais, javanais ou bugis. Cette ancienne présence côtière semble également être corroborée par le fait que leur langue (avec l'ensemble auquel elle appartient) entretient une étroite parenté avec celles parlées dans l'île de Madagascar, comme le montrent les travaux de comparaison avec notamment le merina (entre 50 et 54 % du vocabulaire de base des deux langues correspondent). On peut en déduire qu'avant de devenir une population « dayak », les ancêtres des Ma'anyan étaient des marins, pratiquant même la navigation hauturière.
Si cette tradition était avérée, cela signifierait que ce serait avec les Ma'anyan que commerçait Java au . En effet, Banjarmasin figure parmi les "contrées tributaires" du royaume de Majapahit dans l'est de Java que cite le Nagarakertagama, un poème épique écrit en 1365 à l'époque du roi Hayam Wuruk (règne 1350-89).