Le nécessitarisme est une théorie philosophique affirmant que tous les événements et toutes les actions sont déterminés par des causes nécessaires. Selon cette approche, chaque événement est la conséquence inévitable de conditions antérieures, il n'y a pas de place pour le libre arbitre ou la contingence. Les origines du nécessitarisme remontent à l'Antiquité, avec des penseurs atomistes tels que Démocrite et Épicure, qui soutiennent que tous les événements dans l'univers sont causalement déterminés par la collision d'atomes dans le vide. Cependant, le nécessitarisme connaît une reviviscence grâce aux développements de la philosophie moderne. À l'âge classique, toute une discussion s'établit autour de la comptatibilité entre la liberté et la nécessité, naturelle (déterminisme causal ou loi naturelle) ou divine (Providence). Ces débats étaient proches de ceux, théologiques, qui concernaient les rôles respectifs de la grâce et du libre-arbitre (opposant en particulier les jansénistes, tel Pascal, défendant une conception de la grâce efficace, aux jésuites, défendant une conception de la grâce suffisante). Différentes solutions ont été adoptées par chaque auteur : Descartes conserve ainsi le libre arbitre de la volonté humaine, mais affirme que l'homme conserve toujours une liberté d'indifférence, dite « positive » (à distinguer de la liberté d'indifférence en tant que « plus bas degré de la liberté », telle que décrite dans la IV Méditations métaphysiques), qui permet à sa volonté de refuser de suivre ce que l'entendement lui présente comme bon et bien: l'entendement « incline [de manière infaillible] sans nécessiter », formule reprise par Leibniz. Spinoza, au contraire, refuse le libre-arbitre, et conçoit la liberté non pas comme « libre décret », mais comme « libre nécessité » (lettre à Schuller). Nécessitarisme et déterminisme sont deux termes souvent interchangeables et confondus l'un avec l'autre.