vignette|Exemple de ligne claire. Extrait d'Yves Chaland : Le jeune Albert. La ligne claire (klare lijn en néerlandais) est un langage graphique issu de l'école belge de bandes dessinées réunie autour d'Hergé, c'est-à-dire le « style Tintin » associé aux dessinateurs du journal du même nom. Le terme ligne claire a été forgé en 1977 par le dessinateur néerlandais Joost Swarte, à l'occasion de l'exposition Tintin de Rotterdam. Ce style n'a pas débuté avec Hergé. Celui-ci s'est en effet inspiré d'œuvres antérieures. Les caractéristiques de base de la ligne claire (trait simple, aplats de couleur) sont liées aux contraintes posées autrefois par les techniques d'impression des périodiques enfantins. La méthode était analogue à celle appliquée pour colorer les dessins des vitraux, des limitations techniques imposant la séparation de chaque couleur. Aux débuts de la BD, l'impression d'images se faisait par clichage du trait noir, et on appliquait les couleurs en aplats dessinés en se guidant sur le trait, ce qui interdisait les demi-teintes (ce n'est que plus tard qu'apparaitront des dégradés à l'intérieur d'une même surface fermée, avec l'emploi de procédés plus élaborés de sélection couleur par technique photographique). Il n'est donc pas étonnant de trouver des prototypes de ligne claire chez des pionniers de la BD comme Pinchon (Bécassine), Winsor McCay (Little Nemo), Benjamin Rabier ou André Hellé. L'influence d'Alain Saint-Ogan (Zig et Puce) semble avoir été déterminante dans l'approche hergéenne. Les principales caractéristiques du style élaboré par le dessinateur de Tintin ont été depuis longtemps définies, notamment par Hergé lui-mêmeVoir notamment "Comment naît une aventure de Tintin" in Le musée imaginaire de Tintin', Casterman, 1980, : contour systématique : trait noir d'épaisseur régulière, identique pour tous les éléments du dessin ; couleurs en aplats, sans effets d'ombre et lumière, même dans les scènes de nuit, et jamais de hachures.