Lingbao pai 靈寶派 ou École du joyau magique est une importante école taoïste qui s’est constituée entre les Jin orientaux et les Liu-Song. Son canon, le Lingbaojing (靈寶經), provient d’un corpus assemblé à partir des Han orientaux par les alchimistes, particulièrement ceux de la famille Ge (Ge Xuan, Ge Hong, Ge Chaofu). La lignée des patriarches remonte à Ge Xuan mais Ge Chaofu est considéré comme le vrai fondateur de l’école. Elle est également appelée École du mont Gezao (閣皂山) où se trouve son temple principal. Elle est devenue à partir du l’un des deux grands courants taoïstes avec Shangqing, puis sous les Song l’une des « Trois montagnes » (符錄三山), les trois écoles les plus importantes du sud de la Chine. Sous les Yuan, les Trois montagnes se sont unies dans le courant Zhengyi présidé par les Maîtres célestes. Le canon Lingbao s’est constitué par le rassemblement de textes alchimiques, Shangqing, Maîtres célestes et d’inspiration bouddhiste autour d'un texte principal, L'Écrit sacré des cinq talismans du joyau magique ou Wufujing. Il était déjà mentionné dans le canon de l’école Taiping et pourrait provenir d’un texte talismanique utilisé par les magiciens des Han orientaux, Le Suprême Joyau magique . Le taoïsme ancien considère ses textes sacrés comme transmis par des êtres divins. Les Cinq Talismans ne fait pas exception. Le Yunji qiqian prétend qu’il fut remis sur ordre de Laozi à Ge Xuan par trois immortels, alors qu’il pratiquait le dao sur le mont Tiantai. Il l’aurait transmis à son disciple Zheng Yin, qui l’aurait remis à Ge Hong, son propre disciple, petit-neveu de Ge Xuan. Mais il est en fait probable qu’il circulait dans le royaume de Wu à l’époque des Trois royaumes, et que c’est Ge Chaofu, petit-neveu de Ge Hong, qui en a fait la promotion et a rassemblé autour de lui à la fin des Jin orientaux le premier un canon Lingbao, composé de cinquante-cinq fascicules.