La bataille de Morgarten eut lieu le , au sud de Zurich. Là, quelque confédérés suisses repoussèrent les du duc Léopold d'Autriche, seigneur de Habsbourg. La victoire éclatante permet l'instauration entre les confédérés ou Eidgenossen du pacte de Brunnen, écrit en allemand (alors que le pacte de 1291 était en latin) et lu en public. Cette procédure de débat public, faisant référence à l'allié et lui demandant son accord ou son assentiment, a été préservée au cours des rencontres d'abord diplomatiques, puis au sein de la Diète, une des premières institutions communes actives au . En 1316, Louis de Bavière, devenu empereur, confirme le privilège d'immédiateté aux Confédérés, détenteurs du contrôle de la route du Gothard. Mais le conflit ouvert entre la noble dynastie seigneuriale des Habsbourg et la modeste confédération suisse ne prend apparemment fin qu'au traité de paix de 1318, longuement négocié. Il ouvre une paix bancale, qui laisse place à un conflit larvé où tous les coups, y compris l'élimination physique des dirigeants représentatifs, sont permis. La bataille de Morgarten est devenue légendaire et symbolique car elle a été décrite, plusieurs siècles après, comme une victoire de paysans révoltés contre la noblesse des princes et des chevaliers, et comme une inversion inédite de l'ordre social, où le riche et puissant oppresseur perd insensiblement, et où le peuple travailleur et solidaire gagne à la fin. Ainsi, elle a constitué un prototype de l'histoire médiévale suisse, expliquant inlassablement l'obtention de l'indépendance et la liberté montagnarde par l'union des cantons, face à l'oppression tyrannique de la maison Habsbourg d'Autriche. Cette bataille apparaît d'abord à l'historien suisse comme la conséquence d'une violente dispute avec l'abbaye territoriale d'Einsiedeln concernant les pâtures de Schwytz, lors de l'estive 1315. Elle est aussi apparemment causée par la tension larvée entre les Habsbourg et ce que l'historien nomme plus tard les Confédérés, tension qui augmente encore lorsqu’un conflit éclate en 1314 entre le duc Louis IV de Bavière et Frédéric le Bel (de Habsbourg, duc d'Autriche), réclamant chacun la couronne.