Isaac La Peyrère ou de La Peyrère, né à Bordeaux en dans une famille de notables calvinistes, et mort le dans la maison des pères de l'Oratoire d'Aubervilliers, est un voyageur, diplomate, littérateur, théologien et exégète biblique français, proche des milieux du « libertinage érudit » de la première moitié du . Connu pour avoir soutenu l'idée que le salut chrétien reposait sur la conversion des Juifs et plaidé en faveur de leur « rappel », il l'est plus encore pour avoir formulé l'hypothèse pré-évolutionniste, opposée au récit biblique, du « préadamisme », selon laquelle des hommes, les Gentils, existaient avant Adam, celui-ci n’étant que le premier ancêtre des Juifs. Loin d'être un « illuminé », il eut une vie d'homme de cour, de diplomate, d'amateur de sciences, faisant preuve d'une curiosité universelle, comme en témoignent ses relations sur l’Islande et le Groenland, et sa longue correspondance avec le savant danois Olaus Worm. vignette|La Bataille de Lents (1649). vignette|Relation du Groenland, Issac de Peyrere.png (1647). vignette|Relation de l'Islande (1663). Isaac est l’aîné des neuf enfants de Bernard de La Peyrère, Ancien au Consistoire réformé de Bordeaux, conseiller ordinaire des guerres d'Henri IV, et de Marthe Malet, fille du Trésorier de la Maison de Navarre. Installé en 1624 à la cité protestante de Montauban comme avocat, avec le soutien d'une famille alliée, les d'Aliès, marié à Suzanne de Petit, il est accusé d’athéisme et d’impiété, en 1626, devant un synode provincial de l'Église réformée de France. Lors des guerres de M. de Rohan, il participe à la défense de Montauban jusqu'à sa chute en 1629. Entre 1630 et 1643, ruiné et probablement veuf, il est employé par d'Aliès à la Recette et sillonne le Quercy, avec quelques séjour à Paris, où il rencontre Tomaso Campanella vers 1638 ou 1639. À partir de 1643, il entre au service du prince Henri II de Condé et réside principalement à Paris. La même année, après la mort de Richelieu et de Louis XIII, mais aussi de ses deux parents, il publie un petit ouvrage anonyme (« comme partie d'un plus grand qu'il prépare »), Du Rappel des Juifs.