L'annihilationnisme est une doctrine partagée par des chrétiens de plusieurs confessions chrétiennes. Elle concerne la vie éternelle, l'enfer et l'âme. C'est une alternative à la croyance en l'immortalité de l'âme, et toutes les deux trouvent leurs racines dans la Bible.
L'annihilationnisme (appelé parfois ) affirme que les âmes ne sont pas immortelles, et que celles des « méchants », c'est-à-dire de ceux qui ne feraient pas ce qui est juste aux yeux de Dieu, n'auront pas à supporter un châtiment éternel en Enfer, ce en quoi il contraste avec la croyance traditionnelle, ni ne seront sauvées, en contraste avec l'universalisme, mais seront complètement annihilées après le Jugement dernier.
Selon les tenants de cette thèse, dans le conditionalisme le sort des méchants est plus clément que dans le cas de la doctrine du supplice éternel. En effet, n'existant plus, les âmes ne souffrent plus.
La grande majorité des auteurs chrétiens, de Tertullien à Luther, a soutenu les conceptions traditionnelles de l'enfer. Néanmoins, la position annihilationniste n'est pas sans soutien historique.
Parmi les pères de l'Église primitive et les premiers auteurs chrétiens, on retrouve plusieurs défenseurs de l'annihilationnisme. On peut citer Justin de Naplouse (165), Tatien le Syrien (168), Athénagoras d'Athènes (vers 180), Théophile d'Antioche (185) et Arnobe (300).
Le deuxième concile de Constantinople (553) a condamné cette idée.
Depuis la Réforme, l'annihilationnisme a périodiquement refait surface, en particulier dans la confession de foi de 1660 des baptistes.
Aujourd'hui, la doctrine est souvent associée aux groupes issus de la théologie de William Miller et du mouvement adventiste du , incluant les adventistes du septième jour, l'Église de Dieu (Septième Jour) et quelques autres Églises chrétiennes d'origine millerite. Les Témoins de Jéhovah, pour leur part, croient fermement que l'âme (le corps) sans esprit (énergie ou force vitale), ne peut vivre, et qu'elle est sujette à la mort.