Kamaran (كمران Kamarān) est une île de la mer Rouge, appartenant au Yémen. Elle constitue un district à part entière au sein du gouvernorat d'al-Hodeïda. Elle est peuplée de habitants (2004). L'île se situe à 84 km de la ville d'al-Hodeïda. La côte occidentale est bordée de récifs. Elle est constituée de madrépores et de coquillages. Ces récifs de polypiers constituent une bande presque continue qui entoure l'île, et se révèlent à marée basse. Ils contiennent, dans les calcaires quaternaires, surtout des Galaxea Lamarki, G. longissima, G. irregularis, Coeloria Forskoeliana, C. astroeiformis, C. Esperi, Heliastroea Forskoeliana, Mussacristata, Clausastroea Savignyi, Fungiapalella, Astroeacavernosa. Parmi les 333 districts du Yémen, celui de Kamaran est le troisième moins peuplé du Yémen, après celui de Zamakh wa Manwakh avec habitants et d'Al Qaf avec habitants. L'île est d'abord occupée par le royaume d'Aksoum en 525, puis par les Sassanides de Perse, ces derniers y établissent un fort. Le Portugal, qui a commencé à établir plusieurs bases dans l'Océan Indien, s'y installe en 1490, et répare le fort persan. L'île fait partie du vilayet du Yémen, à la suite de la seconde occupation du nord-ouest du Yémen par l'empire ottoman à partir de 1840. Les autorités ottomanes établirent en 1885 une quarantaine sur l'île pour le Hajj. Mais elle s'avère insuffisante compte tenu des difficiles conditions d'hygiène lors du pèlerinage et sur place entraînant des problèmes d'épidémies (choléra, fièvre jaune, petite vérole) ; les lieux sont insalubres, inconfortables, et le séjour onéreux. Les Britanniques y maintiennent un agent consulaire, tout comme dans d'autres villes du Hedjaz et du Yémen. Durant la guerre italo-turque de 1911-1912, l'armée ottomane de Muhammad Ali Pasha installa à Kamaran la moitié de son infanterie, de batteries d'artillerie, des magasins et des munitions afin de faire face à une éventuelle attaque italienne en provenance d’Érythrée ainsi qu'à ses patrouilles navales, et prévenir un potentiel soutien aux indépendantistes yéménites.