Le Rêve dans le pavillon rouge (), écrit en l'espace de dix ans par Cao Xueqin (, 1723-1763, ou bien 1715-1763), est le dernier en date des quatre grands romans de la littérature classique chinoise, considéré par Mao Zedong comme l'une des fiertés de la Chine. Il fut écrit au milieu du durant la dynastie Qing. Il est considéré comme l'un des chefs-d’œuvre de la littérature chinoise, si ce n'est le plus prestigieux, et est généralement considéré comme l'apogée de l'art romanesque chinois (autobiographique, pour une part) ; à ce titre, l'immense œuvre fait partie de la collection UNESCO d'œuvres représentatives. L'exégèse du Rêve dans le pavillon rouge et tout ce qui s'y rapporte représente un pan entier de l'étude littéraire que l'on appelle « rougeologie » (). La rougeologie attire et fascine des lecteurs et des lettrés du monde entier, bien au-delà de la sphère chinoise, ce qui souligne la dimension universelle de l'ouvrage :
Dans une variante à une phrase du Prologue, qui a été conservée, il dira sobrement mais de façon poignante : « Chaque mot m'a coûté une goutte de sang. »
Le titre de l’œuvre a varié au cours de sa composition. Le Rêve dans le pavillon rouge est d'abord une suite de quatorze airs entendus, en rêve, par Jade Baoyu au récit V, dans une chambre rouge du Domaine illusoire de la Suprême Vanité. Le « pavillon rouge » désigne de plus le gynécée, appartements intimes des femmes de grande maison. En effet, on peignait les riches résidences de rouge, symbolisant le luxe et le bonheur. L'auteur utilise le mot « rêve » dans le titre de l'ouvrage car, comme il le déclare lui-même au début du roman, il a longtemps vécu les illusions d'un songe : Ainsi, André d'Hormon proposa la traduction suivante, moins littérale : Le Songe au gynécée.
Le titre originel de l'ouvrage semble avoir été Les Mémoires d'un roc (, parfois traduit en Histoire de la pierre), pour En effet, Cao Xueqin affirme n'avoir que retranscrit l'histoire gravée sur un bloc, trouvé par deux moines dans la montagne.
De nombreux titres ont été attribués à l'ouvrage.