Les accords de Locarno sont signés le au de Locarno, une ville suisse sur les bords du lac Majeur, entre les représentants des principaux États : de l'Allemagne (Gustav Stresemann), de la Belgique (Émile Vandervelde), de la France (Aristide Briand), du Royaume-Uni (Austen Chamberlain), de l'Italie (Benito Mussolini), de la Pologne (Aleksander Skrzyński) et de la Tchécoslovaquie (Edvard Beneš). Ils sont ratifiés le . Ils visent à assurer la sécurité collective en Europe et les frontières de l'Allemagne. Cinq traités sont alors signés : un Pacte rhénan qui garantit les frontières occidentales de l'Allemagne, et quatre autres traités d'arbitrage (Allemagne-France, Allemagne-Belgique, Allemagne-Pologne et Allemagne-Tchécoslovaquie). Les frontières de l'Allemagne sont divisées en deux catégories : les frontières orientales et les frontières occidentales. Seules les frontières occidentales de l’Allemagne sont réellement garanties par les accords de Locarno. Briand avait une idée bien marquée de ce que les accords de Locarno devaient apporter à l’Europe d’après-guerre : Les années (1924-1929) de « conciliation » succèdent aux années (1919-1924) de « crispation », selon Robert Paxton. La France perd le soutien du Royaume-Uni et des États-Unis (le Sénat américain avait déjà refusé de ratifier le traité de Versailles). Elle tente de se rapprocher des pays d'Europe centrale et d'appliquer de manière unilatérale les clauses du traité de Versailles. L’acmé de cette crise se situe en 1923, avec l’extraction forcée du charbon ordonnée par Raymond Poincaré en janvier dans la région de la Ruhr et la tentative de putsch de la brasserie d’Adolf Hitler en à Munich. Le contexte de signature des accords de Locarno est celui de tensions entre les pays avec l’esprit de revanche en Allemagne, que l'article 231 du traité de Versailles tient pour seule responsable de la Première Guerre mondiale, et exige des réparations, que plusieurs estiment excessives, de l'Allemagne. La France et l'Allemagne sont tous les deux, dans une impasse.