Le crime organisé corse, plus souvent connu sous les expressions « milieu corse » ou parfois « mafia corse », désigne les structures de criminalité organisée d'origine corse. À partir de la Corse, cette criminalité s'étend en France continentale (en particulier en région PACA), en Afrique, aux Antilles et en Amérique du Sud. En avril 2014, avec tuées depuis près de trente ans, le taux de meurtre par habitant en Corse est devenu plus élevé qu'en Sicile (région pourtant berceau de la mafia) et le plus élevé d'Europe. C'est aussi la région de France où le plus de représentants de l'Administration (maires, préfets...) ont été victimes d’assassinat, 11 au total. Dès la fin du , un milieu corse organisé existe à Marseille. Il naît des vagues d'immigration corse déclenchées par les crises agricoles de la fin du . Son domaine de prédilection est le proxénétisme. Après Marseille, les voyous corses s'installent à Paris, précisément à Montmartre qui deviendra Pigalle jusque dans les années 1970. À la fin du , le professeur Alexandre Lacassagne s’intéresse dans ses Archives d’anthropologie criminelle au phénomène mafieux et son secrétaire, Albert Bournet entreprend en 1883 un voyage d’études en Corse pour le ministère de l’Intérieur, afin d'étudier la criminalité organisée qui s'est développée depuis l'instauration de la Troisième République. En 1914 durant le procès de son épouse, Joseph Caillaux est entouré d'une garde corse composée de mauvais garçons de la capitale d'origine insulaire recrutés par le député Pascal Ceccaldi. Le dossier de la feuille de chantage La Lanterne de Paris et de Montmartre (1908-1916) montre les articulations inattendues de ce milieu déjà organisé. À partir des années 1920, les Corses dominent le banditisme organisé en France : les journalistes et certains romanciers comme Simenon parlent alors de « bande des Corses », mais il n'y a pas d'unité, simplement une communauté floue avec des groupes souvent antagonistes mais reliés par l'origine familiale ou villageoise, le parcours criminel ou l'activité.