Robert Castel, né le à Saint-Pierre-Quilbignon et mort le à , est un sociologue et philosophe français, spécialiste de sociologie du travail et des questions relatives à l'exclusion sociale.
Né à Saint-Pierre-Quilbignon, aujourd'hui dans l'agglomération brestoise, il fait d’abord un CAP, puis un enseignant technique lui conseille de s’orienter plutôt vers le lycée ; il persévère dans les études et obtient l'agrégation de philosophie en 1959. Il est maître-assistant de philosophie à la faculté de lettres de Lille jusqu'en 1967, année où Raymond Aron lui propose de le rejoindre à la Sorbonne. C'est dans ces années là qu'il rencontre Pierre Bourdieu, avec qui il commence à travailler, se spécialisant en sociologie. Après mai 68, il enseigne au département de sociologie de l'université de Vincennes, qui devient l'université Paris-VIII.
Dans les années 1970 et au début des années 1980, il s'intéresse à la psychanalyse et à la psychiatrie, ainsi qu'au traitement et à la prise en charge des malades mentaux, en établissant une sociologie critique de ces questions et en se rapprochant de Michel Foucault, dont il reprendra l'approche généalogique. Ces recherches aboutiront à une thèse d'État ès lettres et sciences humaines, soutenue en 1980. Il est à l'origine de la constitution du Groupe d'analyse du social et de la sociabilité (GRASS).
Dans les années 1980 et 1990, il s'intéresse au travail, en relation avec les transformations de l'emploi, l'intervention sociale et les politiques sociales. Directeur d’études à l’École des hautes études en sciences sociales (EHESS) à partir de 1990 et directeur du Centre d'étude des mouvements sociaux (EHESS-CNRS) jusqu’en 1999, ses ouvrages, depuis Les métamorphoses de la question sociale, analysent la constitution de la société salariale, puis son effritement à partir du milieu des années 1970 et ses conséquences : l'exclusion (ou plutôt ce qu'il appelle la désaffiliation), la vulnérabilité et la fragilisation qui frappent les individus « par défaut ».