Le poisson-spatule (Polyodon spathula), aussi appelé Spatulaire, est une espèce de poissons à nageoires rayonnées de l'ordre des Acipenseriformes. Les données fossiles des poissons-spatules datent de plus de 125 million d'années, c'est-à-dire du Crétacé inférieur. Polyodon spathula est a priori la seule espèce de poissons-spatules encore vivante actuellement, étant donné que le spatulaire chinois, qui peuplait le fleuve chinois Yangtzé (ou fleuve Bleu), a été déclarée officiellement éteinte en 2020. Polyodon spathula est un poisson d'eau douce à la peau lisse souvent considéré comme une espèce relique car elle a conservé de nombreux caractères morphologiques de ses ancêtres éloignés, notamment un squelette presque entièrement cartilagineux ainsi qu'un rostre mesurant près du tiers de la taille totale de son corps. On le compare parfois à un requin à cause de sa nageoire caudale hétérocerque (sa queue ressemble à celle d'un requin). Le spatulaire est un poisson hautement dérivé d'un point de vue phylogénétique, car il a évolué des adaptations telles que sa façon de se nourrir par filtration. Son rostre et son crâne sont recouverts de nombreux récepteurs sensoriels qui lui permettent de repérer des bancs de zooplancton, qui sont sa principale source de nourriture. Les spatulaires sont endémiques du bassin du Mississippi et, jusqu'au début du , ils se déplaçaient relativement librement dans des conditions naturelles peu altérées. Ils habitaient des rivières et fleuves généralement larges, des cours d'eau en tresses et des bras-mort du bassin de drainage du Mississippi et des golfes adjacents. On les retrouvait jusque dans les Grands Lacs d'Amérique du Nord, et leur présence était encore notée dans le lac Helen et le lac Huron au Canada jusqu'au début du . Les populations de spatulaires ont depuis largement décliné principalement en raison de la surpêche, de la destruction de l'habitat et de la pollution. Le braconnage lié à la consommation de son caviar participe également au déclin de cette espèce.