vignette|upright=1|Représentation des différentes phases de la révolution ouvrière avant l’avènement de l'anarchie - affiche de la CNT, 1930
L’anarchie, ou société libertaire, est une société fondée sur la démocratie directe sans système de pouvoir vertical tel qu'un gouvernement non soumis au peuple (les anarchistes prônent le mandat impératif et le référendum d'initiative populaire), une économie d'exploitation (refus de l'existence du salariat, des monopoles, des cartels, du capitalisme d'État) ou une religion d'État. C'est la situation d’un milieu social où il n’existe pas de rapports de pouvoir verticaux et qui est de ce fait dépourvu de classes sociales. Il existe toujours une organisation, un ordre et une loi, mais ces derniers émanent directement du peuple et non d'une entité de domination distincte qui serait dotée d'un pouvoir de coercition hors de la société elle-même.
Le terme anarchie provient du grec / anarkhia, composé de an, préfixe privatif : absence de, et arkhê, commandement, pouvoir, autorité. De nos jours, il est polysémique au point d'avoir des sens non seulement différents, mais absolument contradictoires. Employé péjorativement par ses détracteurs, il y est synonyme de désordre social, ce qui est plus justement désigné comme anomie. À l'opposé, pour les anarchistes, l'anarchie est un but à atteindre désirable et .
En 1840, Pierre-Joseph Proudhon est le premier à se réclamer anarchiste, c'est-à-dire partisan de l’anarchie, entendu en son sens positif. À l'origine, ne faisant que se réapproprier l'insulte qui était proférée à l'égard des républicains de son époque : « La liberté est anarchie, parce qu'elle n'admet pas le gouvernement de la volonté, mais seulement l'autorité de la loi, c'est-à-dire de la nécessité ». En 1987, Jacques Ellul précise : « plus le pouvoir de l'État et de la bureaucratie augmente, plus l'affirmation de l'anarchie est nécessaire, seule et dernière défense de l'individu, c'est-à-dire de l'Homme ».