La rétention placentaire est une complication de la délivrance, troisième phase de l'accouchement, où tout ou partie du placenta reste en place (dans l'utérus) au bout d'un certain délai. Elle peut se compliquer d'une hémorragie de la délivrance si elle n'est pas prise en charge correctement. Le délai commun pour une délivrance complète est d'une heure si l'accouchement est fait naturellement, et d'une demi-heure si l'accouchement est provoqué. Ce délai, qui conditionne celui de l'intervention, est variable d'un pays à l'autre, l'Espagne, par exemple, recommandant une prise en charge dès la trentième minute. Elle concerne entre 0.1 et 3 % des accouchements et semble plus fréquente dans les pays développés. L'utérus ne peut se rétracter s’il n'est pas totalement vide. C'est le cas lorsque la délivrance naturelle ne s'est pas faite, ou lorsque la délivrance est incomplète (présence de fragments de placenta ou de membranes dans l'utérus malgré la délivrance). La rétention est diagnostiquée par l'examen systématique du délivre par la sage-femme ou l'obstétricien à la recherche d'un cotylédon manquant ou de membranes non intègres. L'injection d'ocytocine dans le cordon ombilical (côté placenta) était parfois préconisé mais ne permet pas de diminuer le nombre de recours à une révision utérine, ni le risque d'une complication hémorragique. En cas d'échec des autres méthodes pharmacologiques disponibles, il est nécessaire de pratiquer une révision utérine. Celle-ci s'effectue sous anesthésie : la main est introduite dans l'utérus et l'explore intégralement, sous asepsie stricte et parfois anesthésie générale s'il n'existe pas d'analgésie avant la naissance. Si la délivrance ne s'est pas effectuée, on procède à une délivrance artificielle de la même façon que la révision utérine dans le but de décoller manuellement le placenta et de l'extraire de l'utérus. Une forme rare est le placenta accreta où le placenta est profondément accolé à la paroi utérine, rendant vaine toute tentative de révision utérine et pouvant nécessiter une embolisation des artères utérines, voire, une hystérectomie.