Concept

Bâbord et tribord

Résumé
thumb|Feux d'un navire à propulsion mécanique vu du dessus; bâbord est à gauche signalé par un feu rouge, tribord est à droite signalé par un feu vert Bâbord et tribord sont des termes de navigation servant à désigner sans ambiguité les côtés gauche et droit d'un navire, tel que perçu par un observateur situé sur le navire et orienté en direction de l'avant de celui-ci. Par extension, bâbord et tribord servent à désigner tout ce qui se trouve à gauche ou à droite du navire. Ces termes sont aussi utilisés dans le monde de l’aéronautique. Le terme bord (anciennement bort), d'où bordage, border, bordée, est attesté dès 1160 et est possiblement issu du vieux bas francique (langue non attestée) bord « planche » renforcé par l'ancien scandinave borð signifiant « planche, côté de la coque d'un bateau ». En revanche, le fait que les composés tribord et bâbord ne soient attestés que tardivement en français et pas dans les textes normands plus anciens (qui emploient les expressions vers destre « vers la droite » et vers senestre « vers la gauche ») ne milite pas en faveur d’une étymologie scandinave de ces termes. Bâbord est issu du moyen néerlandais bakboord qui signifie « côté (boord) du dos (moyen néerlandais bac ou bak, lui-même du proto-germaniquebakam) du timonier », qui fait face à l'aviron de gouverne (moyen néerlandais stier « gouvernail »), d'où stierboord devenu estribord en français classique puis tribord. Avant l'invention du gouvernail d'étambot vers la fin du Moyen Âge, le gouvernail était constitué d'un aviron de gouverne fixé à l'arrière droit, le barreur étant le plus souvent droitier. Tribord est mentionné pour la première fois dans un texte français qu’en 1484 sous la forme treboit (dans le même document que babort « bâbord »), puis en 1522 sous la forme estribord qui va être employée jusqu'au début du conjointement à tribord, aphérèse de estribord. Outre le caractère tardif des attestations, le maintien du [es] initial devant le [t] est caractéristique d'un emprunt récent à une langue contemporaine, en effet les mots du français ancien ne connaissent que [e] noté é devant [t].
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