Le terme noblesse peut désigner une qualité qui peut être morale ou institutionnelle, et qui, dans le second cas, peut être détenue à titre personnel ou bien dynastique, révocable ou héréditaire. distingue dès le la noblesse morale de la noblesse politique.
La « noblesse morale » n'est ni un ordre social, ni une caste, ni un apanage, mais une forme de responsabilité philanthropique, un comportement vertueux et généreux, que tout homme de toute condition peut adopter selon sa vocation et son éducation : Grégoire de Nazianze la divise en « trois genres ». Le premier consiste à s'efforcer d'être et d'agir comme Dieu est censé l'attendre de nous, le deuxième à se purifier en résistant à la possible corruption de notre nature humaine, le troisième à cultiver et partager les dons et les savoirs que nous possédons. Gilles-André de La Rocque écrit dans son Traité de la noblesse que celle-ci ne donne point de droits mais bien des devoirs, dont un comportement désintéressé dans les activités humaines ou sociales, sans rechercher ni profit individuel, ni lucre, ni usure, ni prostitution, que ce soit dans la fonction publique, la justice, les forces armées, l'administration, les arts libéraux... Quant à la dignité, l'« honneur », il provient surtout de la défense des valeurs collectives, et non de l'intérêt, de la dépense ou du défi, et il est antinomique d'une attitude utilitaire ou vénale.
Du point de vue des sciences sociales, historiques et politiques, la notion de « noblesse » renvoie généralement à une caste aristocratique souvent endogame, et désigne alors la condition d'un groupe social distinct et hiérarchisé jouissant de privilèges spécifiques. Dans la plupart des cultures, la noblesse remonte, non comme lignées, mais comme caste de combattants, aux « fonctions tripartites indo-européennes » (guerrière, religieuse et économique) décrites par Georges Dumézil à propos des sociétés indo-européennes (mais qui existaient aussi ailleurs).