La philosophie de la guerre est l'ensemble des réflexions philosophiques ayant trait à la guerre. Emmanuel Kant propose dans plusieurs de ses ouvrages des réflexions sur la guerre. La guerre s'inscrit dans une dialectique historique. La guerre est une voie historique de non-droit, qui permet d'aboutir à la création de droit. Dans Conjectures sur le commencement de l'histoire humaine, Kant soutient que c'est c'est lorsque les familles vivent de manière proche que la guerre peut être déclenchée. Dans les Propos sur le bonheur, Alain relie le déclenchement des guerres à la peur, c'est-à-dire aux passions. Pris dans les passions, l'homme ne peut plus penser droitement. Le philosophe écrit ainsi que la Première Guerre mondiale eut lieu parce que « hommes importants furent tous surpris ; d’où ils eurent peur » ; or, « celui qui a peur n’écoute point les raisons ». Cicéron, dans son De officiis, pose les pierres d'un premier droit international de la guerre, tout en recherchant les critères d'une guerre juste. La première des choses est, pour un pays, d'interpréter le droit international de manière équilibrée, et jamais de manière abusive (summum jus, summa injuria : l’excès du droit est le comble de l‘injustice). L’État ne doit pas davantage abuser de la force s'il rentre en guerre ; et la guerre ne doit être que l'ultime recours lorsque toute négociation a échoué. Le seul objectif de la guerre doit être la paix. La doctrine de la guerre juste trouve ses racines chrétiennes dans les travaux de Saint Augustin. Henri Burgelin soutient ainsi que , quoiqu'il existe des sources antiques sur ce sujet. Augustin semble avoir dans un premier temps (De libero Arbitrio, publié en 385) repris des idées courantes à son époque sur les questions liées à la guerre et à la peine de mort. Il cherche à justifier les à partir du Contre Faustus, publié en 398. Dès 385, Augustin justifie la violence du soldat, ou du bourreau, à condition qu'il n'obéisse qu'à l'autorité politique légitime, et que la défense du prochain soit sa raison suffisante pour recourir à la force.