Le sunnisme est le principal courant religieux de l'islam représentant entre 85 et 90 % des musulmans du monde. Constituant l'un des deux grands courants de l'islam avec le chiisme. Le sunnisme se distingue des autres courants de l'islam par son interprétation de la religion.
Les sunnites sont désignés en arabe comme les gens de la « sunna » et de la majorité religieuse (السنة و الجماعة). Par opposition aux chiites et aux kharidjites, on les appelle parfois « musulmans orthodoxes ».
Le mot sunnite est dérivé du mot « sunna » qui représente la ligne de conduite de Mahomet, dernier prophète de l'Islam. Ses actes, paroles et silences ont donc valeur de modèle et sont compilés dans des recueils de récits et de logions appelés « hadith », dont les principaux sont le Sahih al-Bukhari et le Sahih Muslim, considérés comme authentiques (sahih) par les seuls musulmans sunnites.
Califat
À la mort de Mahomet en 632, un différend naît entre les habitants de Médine et de La Mecque concernant sa succession. Certains préfèrent une succession issue de la famille en proposant notamment Ali son gendre et cousin pour lui succéder. Les compagnons s'y opposent et nomment comme premier calife Abou Bakr. Le troisième calife Othmân est assassiné en 656 par des opposants. Le gouverneur de Damas Muʿawiya, cousin d'Othmân, entre en conflit avec Ali devant l'incapacité de ce dernier à faire arrêter les assassins d'Othmân, ce qui provoque la première guerre civile musulmane, la fitna. Pendant le règne d'Ali, un clivage se cristallise entre ceux qui s'appuient sur la sunnah, la tradition du Prophète (les sunnites) et ceux qui sont du parti d'Ali (Shīʻatu ʻAlī — les Chiites). En 661, Ali est assassiné et Muʿawiya désigné cinquième calife. Il rompt alors avec la tradition arabe du califat électif au profit du califat héréditaire des Omeyyades avec comme capitale Damas. En 680, côté sunnite, Yazīd fils de Muʿawiya prend la succession de son père tandis que côté chiite Al-Ḥusayn, fils d'Ali, succède lui aussi à son père.