Résumé
Le thiaméthoxame ou thiamétoxam (ISO) est une molécule chimique de la famille des néonicotinoïdes (une famille d'insecticides neurotoxique pour les invertébrés, tout comme la clothianidine et l'imidaclopride). Il est utilisé comme pesticide (insecticide systémique) en agriculture. Uniquement fabriqué par le groupe agrochimique suisse Syngenta et vendu sous le nom de Cruiser et Actara ; il est abondamment utilisé en agriculture intensive comme produit phytosanitaire ciblant les insectes suceurs de sève ou consommant les plantes cultivées. Aux doses de toxicité aiguë, ce composé bloque le système nerveux central, ce qui conduit à une paralysie puis à la mort de l'insecte et d'autres invertébrés tels que les arthropodes phytophages ou pollinisateurs. Aux doses de toxicité subaiguës, il modifie le comportement de l'abeille. Il est accusé de participer au phénomène de régression de certaines espèces pollinisatrices ; en particulier des abeilles à miel, ou d'autres invertébrés utiles, avec des preuves scientifiques concordantes, à l'inverse des données du fabricant (Pilling et al. 2014). Son principal métabolite (la clothianidine, par ailleurs commercialisée par Bayer CropScience) est également très toxique et tout aussi défendu par son fabricant (Fairbrother et al. 2014). Fin 2014, une méta-analyse à l'échelle mondiale, menée par Jean-Marc Bonmatin (CNRS) et basée sur l'examen de toute la littérature existante concernant les néonicotinoïdes et le fipronil, a été publiée par 29 chercheurs indépendants sous la forme d'un numéro spécial dans Environmental Science and Pollution Research (Bijleveld van Lexmond et al. 2014). Ce groupement de chercheurs de la Task Force on Systemic Pesticides a publié 8 articles scientifiques consécutifs concluant à un impact élevé pour les pollinisateurs, invertébrés du sol, invertébrés aquatiques et vertébrés non cibles (Van der Sluijs et al. 2014). En 2013, le thiaméthoxam, la clothianidine et l'imidaclopride ont été suspendus partiellement par décision de la Commission européenne à la suite de l'avis scientifique de l'Autorité européenne de sécurité des aliments (AESA) et interdit depuis 2018 en France.
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