Une églogue est un poème de style classique consacré à un sujet pastoral. Les poèmes de ce genre littéraire sont parfois qualifiés de « bucoliques ». L’étymologie du mot latin eclogæ est grecque : ἐκλoγή (eklogē), qui signifie « recueil, florilège ». Le terme faisait référence à l’origine à des suites de poèmes courts de genre indifférent : odes, épîtres, satires, épigrammes, bucoliques, etc., à des extraits de recueils d’auteur. Les Anciens appelaient « églogues » les poèmes du recueil de Virgile intitulés les Bucoliques et les poètes latins postérieurs à Virgile prirent l’habitude d’appeler leurs propres poèmes bucoliques « églogue », par référence au célèbre poète d’Auguste et Mécène. De là serait venu l’emploi du mot églogue dans le sens de poème pastoral, et l’identification de ce mot avec celui de « bucolique ». Parmi les épigones de Virgile auteurs d’églogues, on peut citer Calpurnius et Némésien. L’influence de Virgile, combinée à la persistance du genre bucolique à la Renaissance, consacrèrent l’adoption du terme d’églogue comme synonyme du genre. On confond aussi l’un et l’autre avec le mot idylle, pris au sens moderne. Les rhétoriques ont cherché à établir une différence entre l’églogue et l’idylle, appelant idylle le poème pastoral sous forme de récit ou de description et églogue le poème pastoral sous forme de dialogue. D’autres distinguent trois espèces d’églogues : les églogues narratives, où le poète parle en son propre nom ; les églogues dramatiques, où il fait parler les personnages ; les églogues mixtes, où il mélange les deux formes. Les Bucoliques de Pierre de Ronsard sont des églogues, ainsi que la première pièce de l’Adolescence clémentine de Clément Marot. En 1567, Pierre de Garros dédie à Henri de Navarre ses Poésies gasconnes qui contiennent 8 églogues en occitan gascon. Un siècle plus tard, ses Eclogæ Sacræ (1659) vaudront à René Rapin le surnom de « Second Théocrite ». Le genre est représenté dans la littérature anglaise par The Shepheardes Calendar d’Edmund Spenser (Le Calendrier des bergers, 1579) (douze églogues, un pour chaque mois de l’année).