Les Souliotes (en grec : Σουλιώτες, en albanais : Suliotë) sont les habitants du massif montagneux du Souli, en Épire.
On a surtout pris l'habitude de désigner sous ce nom ceux qui y habitaient à la fin du et qui participèrent à la guerre d'indépendance grecque. Les plus célèbres d'entre eux étaient Markos Botzaris ou Kitsos Tzavelas. Il s'agissait d'une coalition de tribus chrétiennes orthodoxes d'origine albanaise, dont la langue vernaculaire était le dialecte tosque. Ils étaient organisés en 47 « tribus » ou clans (phara) répartis sur 14 villages. Les villages et les tribus étaient en constante vendetta.
L'isolement de leur massif montagneux offrait aux Souliotes une certaine autonomie vis-à-vis du pouvoir ottoman, comme pour les Maniotes.
Le noyau central de la petite république était un ensemble de quatre villages, Souli (ou Kakosouli), Samoniva, Kiapha et Avariko, situés au cœur du massif dans un vallon surplombant les gorges de l'Achéron. S'y étaient ajoutés sept autres villages construits en périphérie. Enfin, les Souliotes avaient progressivement établi leur autorité sur une partie de la région au cours du .
Ali Pacha de Janina, qui avait pris le pouvoir à Ioannina en 1788, menait une politique de centralisation du pouvoir et de réduction des autonomies locales, chrétiennes et musulmanes, afin de conforter sa domination sur l'Épire. Il décida donc de s'attaquer au Souli, mais ses premières attaques furent facilement repoussées par les Souliotes, secrètement aidés par leurs voisins vénitiens de Parga et Prévésa et des beys musulmans indépendants de la région.
Après la fin de la guerre russo-turque de 1787-1792, il reçut l'ordre de la part du Sultan de détruire la communauté, considérée comme un foyer insurrectionnel. Il mena alors une campagne en 1792, qui échoua après des succès initiaux.
Ayant renforcé son pouvoir en Épire, il revint à la charge à partir de 1798, utilisant cette fois la ruse; il profita des dissensions entre clans rivaux pour en engager une partie à son service et gagner des partisans.