Résumé
L'intelligentsia (emprunt du russe интеллигенция, lui-même venant du polonais inteligencja) est une classe sociale engagée dans un travail de création et de diffusion de la culture, accompagnée par les artistes et les enseignants. Au , le terme correspond à l'élite intellectuelle de la nation reconnue et proche du pouvoir. Elle dirige le champ scientifique, littéraire, artistique et dispose le plus souvent d'un relais médiatique important. Contrairement à des idées reçues, l'origine du terme n'est pas russe, mais d'Europe occidentale (latin, français, allemand). Le terme a été utilisé pour la première fois dans sa consonance slave par le philosophe polonais Karol Libelt dans son livre O miłości ojczyzny (De l'amour pour la patrie) en 1844. Il définit l'inteligencja comme les individus instruits qui détiennent le savoir, tels que les professeurs, le clergé, les ingénieurs, et . Au cours du , ce terme a été repris plus largement pour désigner une certaine classe d'intellectuels dans l'Empire russe. Les premiers auteurs russes lui faisant référence sont Vissarion Belinski en 1846 et Piotr Boborykine en 1860. Sa première occurrence en français remonte à 1902 ; il s'écrit alors « intelligentia », qui devient « intelligentsia » à partir de 1920. Il s'utilise presque exclusivement dans un contexte russe. À l'origine, le terme d'« intelligentsia » se réfère aux personnalités publiques bien éduquées. Dès les années 1890, il est restreint à ceux qui œuvrent contre le régime. Constantin de Grunwald écrit à ce propos : Le premier membre russe reconnu est un certain prince Khvorostinine, au début du , exilé dans un monastère après avoir été dénoncé pour être en possession d'ouvrages en latin, pour avoir traité le tsar de despote et pour avoir essayé de fuir vers la Lituanie. Dès le , surtout après l'abolition, en 1762, du service d'État obligatoire, les nobles ont pu consacrer plus de temps libre aux activités culturelles comme la littérature. 1769 voit l'apparition du premier périodique de langue russe, Vsiachina Vsiakaia (en français : « Un peu de tout »).
À propos de ce résultat
Cette page est générée automatiquement et peut contenir des informations qui ne sont pas correctes, complètes, à jour ou pertinentes par rapport à votre recherche. Il en va de même pour toutes les autres pages de ce site. Veillez à vérifier les informations auprès des sources officielles de l'EPFL.
Séances de cours associées (1)
Publications associées (1)

Цена автономии^ Университет, «украинский вопрос», (не)академическая память в долгом двадцатом веке [The Price of Autonomy: University, the "Ukrainian question," (un)academic memory In the long twentieth century]

Alexander Dmitriev

The subject of the book is the specificity of social, national-cultural and historical self-consciousness of the "educated class" of the former Russian Empire and the former Soviet Union. The phenomenon of "intelligentsia" is considered in the spirit of V ...
Peter Lang Verlag2024
Concepts associés (16)
Empire russe
L'Empire russe, ou empire de Russie (en Российская империя, Rossíjskaja impérija / Rossiïskaïa imperiïa ; en orthographe précédant la réforme de 1917-1918 Россійская имперія), est l'entité politique de la Russie du , date de la proclamation de l'empire sous le règne de Pierre , au , jour de la proclamation de la République russe. Sa capitale est Saint-Pétersbourg. À la fin du , la taille de l'Empire est d'environ carrés (presque 1/6 des terres émergées du globe).
Intellectuel
Un intellectuel est une personne dont l'activité repose sur l'exercice de l'esprit, qui s'engage dans la sphère publique pour faire part de ses analyses, de ses points de vue sur les sujets les plus variés ou pour défendre des valeurs, qui n'assume généralement pas de responsabilité directe dans les affaires pratiques, et qui dispose d'une forme d'autorité. L'intellectuel est une figure contemporaine distincte de celle plus ancienne du philosophe qui mène sa réflexion dans un cadre conceptuel.
Massacre de Katyń
vignette|alt=La photographie couleur représente une allée dallée qui conduit à une surélévation maçonnée supportant trois croix métalliques. Chacune porte le nom des massacres subis par les Polonais : Katyń, Charkow et Miednoje. Devant le mémorial, un bas relief est fleuri par trois gerbes de fleurs rouges et noires.|Mémorial au cimetière militaire de Katyń.
Afficher plus