La lecture labiale consiste à identifier, par l’observation des mouvements de la bouche d’une personne, les sons qu’elle prononce. En effet, pour prononcer un son précis, la bouche doit avoir une forme particulière (ouverture de la bouche, position de la langue, provenance du son, etc.). Les voyelles sont directement identifiables sur les lèvres. L’identification des consonnes est plus complexe (position de la langue, émission du souffle). Les personnes sourdes ou malentendantes emploient cette méthode, notamment dans une ambiance bruyante. D'ailleurs dans les ambiances très bruyantes, presque inaudibles, l'entendant est très gêné par le bruit et finalement le malentendant s'en sort presque aussi bien. Un malentendant a un besoin impératif de fixer le visage de son interlocuteur pour l'aider à comprendre les mots, ça ne concerne pas seulement la bouche, mais le visage tout entier (maxillofaciale) et même le corps. En l'absence de lecture labiale un malentendant doit faire appel à la suppléance mentale, ce qui est infiniment plus fatigant. On devrait donc plutôt dire lecture maxillo-faciale ou labio-faciale plutôt que labiale (mais ce mot est peu connu). Même si l'on se contente de regarder le visage d'une personne même portant un masque respiratoire (donc cachant la bouche) le reste du visage apporte une aide précieuse à la compréhension, ce qui est également valable lorsqu'un malentendant ne voit que le profil de la personne. Pour aller encore plus loin dans la suite logique, car tout est lié, le langage du corps, ce que les psychologues appellent la communication non verbale, en dit souvent plus que les mots, car il est possible de mentir avec des mots mais il est plus difficile de contrôler son corps. En effet c'est aussi le corps, en particulier le visage et les mains, qui appuie les mots car tout ce qui bouge dans le corps est immédiatement interprété et permet de confirmer le peu de sons entendus. Les malentendants sont ainsi instinctivement attentifs à la respiration qui rythme la parole.
Hervé Bourlard, Milos Cernak, Afsaneh Asaei
Julian David Fritsch, Subrahmanya Pavankumar Dubagunta