Joaquim Maria Machado de Assis (Rio de Janeiro, 1839 — ibidem, 1908) est un écrivain et journaliste brésilien, considéré par beaucoup de critiques, d’universitaires, de gens de lettres et de lecteurs comme l’une des grandes figures, sinon la plus grande, de la littérature brésilienne. Issu d’une famille pauvre, Machado vint au monde sur l’une des collines (morros) situées dans la proche banlieue de Rio de Janeiro et qui servaient de domaines de plaisance (chácara) aux nantis de la ville, en l’espèce à une dame de l’aristocratie carioca. Son père, mulâtre, fils d’esclaves affranchis, et sa mère, blanche d’origine portugaise, faisaient partie de la domesticité dudit domaine, mais étaient alphabétisés. À l’issue de sa scolarité, qui se limita à fréquenter l’école primaire publique, en plus de quelques leçons de français dispensées par un prêtre du lieu, Machado vaqua à une série de petits emplois, notamment comme typographe dès l’âge de , et plus tard comme réviseur de texte et chroniqueur pour un journal. Autodidacte de nature, il apprit, outre le français, également l’anglais, l’allemand et le grec ancien, et acquit bientôt une culture littéraire considérable. Quoique captivé par le style de vie bohème, et plus encore par la problématique sociale, il s’efforça de s’élever sur l’échelle sociale et finit par entrer dans la fonction publique, obtenant en 1872 un poste au ministère de l’Agriculture, puis au ministère du Commerce, et enfin au ministère des Travaux publics, où il gravit régulièrement les échelons jusqu’à être nommé directeur-général de la comptabilité vers la fin de sa carrière. Il fut par ailleurs, aux côtés de plusieurs de ses confrères, le cofondateur en 1897 de l’Académie brésilienne des lettres, dont il sera élu à l’unanimité le premier président.