Saint Luc dessinant la Vierge est une huile sur panneau du peintre flamand Rogier van der Weyden. Le panneau représente Luc l'Évangéliste, saint patron des artistes, dessinant la Vierge Marie tenant dans ses bras l'Enfant Jésus. Van der Weyden réalise cette peinture entre 1435 et 1440, commandée en 1435 par la Guilde de Saint-Luc pour la cathédrale Sainte-Gudule de Bruxelles. Le panneau est probablement l'une des premières œuvres de Van der Weyden après sa nomination comme peintre officiel de la ville de Bruxelles, à la fin de son apprentissage dans l'atelier de Robert Campin. Le musée des beaux-arts de Boston, où il est exposé, décrit ce tableau comme « parmi les tableaux d'Europe du Nord les plus importants [exposés] aux États-Unis. » Van der Weyden a recours de manière intensive à l'iconographie religieuse. Une sculpture de la Chute de l'Homme est peinte sur l'accoudoir du siège de la Vierge ; Adam et Ève symbolisent le rôle de la Vierge et de Jésus dans la rédemption de l'Humanité. Bien qu'elle soit assise sous un baldaquin damassé, Marie ne siège pas sur le trône mais sur les marches qui y conduisent, montrant ainsi son humilité. Le bœuf à genoux, représenté à droite dans l'antichambre, est le symbole de saint Luc, et le livre ouvert représente son Évangile. À l'arrière, la loggia donne accès à un jardin clos, hortus conclusus, un symbole de la chasteté de la Vierge. L'artiste représente une Vierge à l'Enfant humanisée, comme le suggère l'environnement contemporain réaliste qui l'entoure, l'absence d'auréole et la construction spéciale intime. Ce tableau suit l'exemple de La Vierge du chancelier Rolin (v. 1435) de Jan van Eyck. L'approche adoptée par Van der Weyden est plus chaude, et met l'accent sur la profession d'artiste représentant saint Luc dessinant la Vierge Marie à la pointe d'argent — une technique exigeante requérant talent et confiance chez l'artiste. Saint Luc dessinant la Vierge est parmi les premiers exemples de peinture connus sur ce thème pendant la Renaissance avec un travail similaire (un panneau triptyque) par Robert Campin.