vignette|Cérémonie de kut en octobre 2007.
Le chamanisme coréen, appelé localement le Shinisme ou Sinisme (en coréen : 신교, hanja : 神敎; Shingyo ou Shinkyo, qu'on peut traduire en « religion des esprits/dieux ») ou Shindo (en coréen : 신도, hanja : 神道, « la voie des esprits »), est une forme de croyance animiste très ancienne de la péninsule coréenne. Il consiste en un culte s'adressant à des esprits (신 shin), aux ancêtres (조상 josang) ainsi qu'à des esprits de la nature. Pour parler de sa dimension proprement chamanique (en coréen : 무속, hanja : 巫俗 ; musog or musok), le terme Muisme est privilégié (en coréen : 무교, hanja : 巫敎 ; Mugyo or Mukyo, « religion des mu (chamanes) »).
Le chamanisme demeure une pratique très vivante en Corée. Bien que proche des chamanismes sibérien et mandchou, il a de nombreuses spécificités nationales, qui lui ont valu un regain d'intérêt dans le dernier quart du . Parmi ces particularités, les chamans sont pour la plupart des femmes, les mudangs. Leurs homologues masculins sont beaucoup moins nombreux. En tant que chamane, la mudang pratique des rituels en vue d'apporter des soins, d'attirer la fortune, de communiquer avec les esprits des forces de la nature et des morts, y compris les personnes célèbres.
Le chamanisme en Corée a été persécuté durant la période moderne à l'occasion des vagues de répression du mouvement Misin tapa (« mouvement pour renverser la superstition »). Sa renaissance date des années 1980. Il est aujourd'hui perçu comme la religion naturelle des Coréens.
vignette|Cairn et totems chamaniques coréens.
Le chamanisme est considéré comme le plus ancien système de croyance de Corée. Certains auteurs défendent l'idée qu'il serait venu de Sibérie à la Préhistoire. Les plus anciennes chroniques coréennes, le Samguk yusa et le Samguk sagi évoquent les mudangs.
L'arrivée du bouddhisme au début de notre ère, puis du confucianisme, réduisit l'influence du chamanisme dans le royaume de Goryeo.