Le formalisme, du latin forma, « forme », est un concept esthétique. Il désigne : les mouvements littéraires et artistiques mettant l'accent sur « la forme plutôt que sur le fond » (par exemple dans la doctrine de l'art pour l'art). En musique, certaines écoles stylistiques se sont appuyées plutôt sur des formes prédéfinies alors que d'autres créaient un style musical plus personnel à partir même du matériau sonore (voir notamment la controverse entre sérialistes et spectraux) ; une adhésion excessive aux formes artistiques en opposition au naturalisme ou au réalisme (connotation péjorative) ; par extension, l'adoption de formes abstraites, éloignées de leur sujet réel, dans d'autres disciplines ; en linguistique, une approche théorique considérant le langage comme un système de formes plutôt qu'une matière propre. Cette approche a été popularisée par le groupe des formalistes russes et a largement inspiré le structuralisme. Réfléchissant sur la révolte de l'artiste contre le réel, Albert Camus a montré que si le refus du réel est total, Or, . Selon Klages, le formalisme est « la pensée par signes purs. » Cette définition, au début du , anticipe la meilleure illustration du langage formaliste, la programmation informatique, dont les termes récurrents, protocoles, commandes, routines, séquences, n'admettent aucune approximation. Le formalisme remonte à Aristote qui, dans l'Antiquité, a posé la première distinction fondamentale, à savoir que toute chose comporte deux composantes : forme et matière. La forme est reconnaissable par la pensée alors que la matière est la composante concrète. Cette opposition forme/matière s'est transposée au cours de l'histoire sous différents concepts complémentaires selon les époques : esprit/corps ; universaux/chose concrète ; signifiant/signifié : vérité/réalité ; etc. La notion de formalisme est souvent associée à la philosophie, mais surtout aux mathématiques et remonterait au : Descartes invente la géométrie analytique et Leibniz jette les bases de la logique formelle.