Une femme artiste — une artiste — est une expression qui renvoie à un fait sociologique relativement récent.
Si, dès l'Antiquité, les femmes se virent intuitivement associées à la production d'objets artistiques et à de nombreuses disciplines dites classiques comme la peinture, la sculpture, la gravure, ou l’architecture, elles sont restées plus ou moins marginalisées ou peu considérées. Travaillant souvent dans l'anonymat à l'instar de leurs homologues masculins, la plupart restèrent cantonnées à des activités artisanales comme le textile. Rares furent celles qui purent s'affirmer dans d'autres domaines et accéder à une reconnaissance, et surtout au statut de créatrice, de « femme artiste ». Des exceptions existent cependant, notamment au et au , où, en Europe, apparaissent de fortes personnalités que l'histoire de l'art a très tôt reconnu comme telles.
vignette|Homéliaire dit de Saint-Barthélemy (vers 1250-1300), détail d'une lettrine D représentant un autoportrait de l'enlumineuse Guda.
La place des femmes dans l'histoire de l'art, leur autorité, doit bien entendu être relativisée en fonction des systèmes culturels, d'un point de vue ethnologique et anthropologique. L'étude de l'évolution du statut de femme artiste permet un éclairage sur le monde contemporain, mais également une relecture du passé.
Ces différences statutaires entre hommes et femmes artistes se sont progressivement réduites à partir du milieu du , avec l'invention de la photographie et l'émergence de femmes photographes amateures et professionnelles, comme Geneviève Élisabeth Disdéri dès 1846, l'ouverture des écoles d'art (élève et professeur femme), du marché de l'art (galeriste, experte, mécène, collectionneuse, etc.), puis, au , avec l'affirmation de l'égalitarisme, du féminisme, dans les années 1960, l'émergence des arts plastiques puis 1970, quand émergèrent les premières artistes féministes militantes et les études de genre.