Jean Goss est né à Caluire (Rhône) le et mort à Paris le . Il est un des témoins majeurs de la non-violence active évangélique dans le monde. Fils d'un baryton d'opéra, qui perdit sa voix lors de la Première Guerre mondiale, Jean Goss dut exercer dès l'âge de 12 ans divers petits métiers à Paris avant d'entrer dans une compagnie de chemins de fer en 1937. À 15 ans, il s’engage dans le syndicalisme. Il est mobilisé en 1939. La Seconde Guerre mondiale fait de lui un soldat plein de fougue, convaincu de combattre ce démon d’Hitler. Mais en pleine débâcle, au printemps 40, alors que le colonel de son régiment (il s'agit du colonel Dutrey) s’est suicidé et qu’il va devoir rendre les armes après s’être durement battu (il sera décoré pour sa bravoure), il vit une expérience bouleversante de l’amour de Dieu pour lui et pour toute l’humanité. La haine l’a quitté et il doit constater amèrement qu’il n’a pas tué Hitler mais des hommes comme lui, des pères de famille et des ouvriers qui n’avaient pas demandé cette boucherie. De là va naître un engagement de toute une vie pour vivre et faire découvrir cet amour qui ne le quitte plus. Le camp de prisonniers où injustices et violences sont monnaie courante devient son premier lieu de témoignage. Il lui en coûte une condamnation à mort à laquelle il n’échappe que par l’intervention du chef du camp bouleversé par son témoignage de foi et qui décide, in extremis, de le cacher, au risque de sa propre vie, chez un pasteur allemand. À la Libération, il cherche à entrer en contact avec les catholiques et leurs responsables qu’il croit tous convaincus du respect absolu de la personne humaine et de la nécessité de ne plus faire la guerre. Il va jusqu’à forcer l’entrée du Saint-Office à Rome en 1950 pour rencontrer le cardinal Alfredo Ottaviani ! Excédés par sa fougue, des prêtres finissent par lui indiquer en 1948 l’existence de protestants qui partagent des idées de ce genre. C’est ainsi qu’il rencontre le Mouvement international de la Réconciliation (MIR), auquel il adhère, et met un nom sur son idéal : la non-violence évangélique.