vignette|Illustration tibétaine des divinités paisibles et courroucées de l'état intermédiaire post-mortem (bardo). Certains bouddhistes tibétains croient que lorsqu'un être traverse l'état intermédiaire, il aura des visions de diverses divinités. Bardo () est un mot tibétain, traduisant le sanskrit antarâbhava, qui désigne, dans certaines écoles bouddhistes du Tibet, un état intermédiaire entre la mort et la renaissance. En tibétain, le terme "bardo" est utilisé pour signifier "intervalle" et fait référence à des périodes de la vie auxquelles on peut associer des limites. Contre l'enseignement de l'école theravâda, plusieurs écoles bouddhiques (dont les pudgalavādin, vers 280 av. J.-C.) posent la notion d'état intermédiaire (anarâbhava) entre mort et renaissance. Le Tantra de Guhyasamāja () envisage plusieurs états intermédiaires. Le Hevajratantra () indique diverses pratiques de méditation. Un tantra proche du Livre des morts tibétain, "Les Paroles du Vainqueur, l'Intention éveillée du cœur des Instructions essentielles" propose un modèle à six bardo : le bardo naturel de la vie (rang bzhin gyi bar do), le bardo des rêves (rmi lam gyi bar do), le bardo du recueillement méditatif (ting nge 'dzin gyi bar do), le bardo du moment de la mort ( 'chi kha'i bar do), le bardo de la Réalité (chos nyid kyi bar do), le bardo du devenir (srid pa'i bar do). Tilopa (988-1069) développa au Bengale divers enseignements du Mahamudra. Nāropa (1016-1100), au Bengale, apprit auprès de Tilopa. Marpa Lotsawa, disciple de Nâropa, diffusa les enseignements de son maître au Tibet sous le nom de "Six yogas de Nāropa", à savoir : 1) la furie (gtum mo) ou yoga de la chaleur interne, 2) le corps illusoire (sgyu lus), 3) la Claire Lumière ('od gsal), 4) le rêve (rmi lam), 5) le transfert ( 'pho ba), 6) l'état intermédiaire après la mort (bar do).