Une coupe en crâne est une coupe à boire faite d'un crâne humain. L'emploi du crâne d'un ennemi tué au combat pour en faire une coupe à boire est attesté chez de nombreux peuples de l'Antiquité et du Moyen Âge, notamment chez les nomades de la steppe eurasienne. Des restes humains anciens découverts dans la grotte de Gough en Angleterre, prouvent que les Magdaléniens utilisent des coupes (pour boire) réalisées avec des crânes humains. Pour certains chercheurs, cette pratique pourrait faire partie d'une sorte de cérémonial funéraire par lequel les vivants s'approprient le corps du défunt en le consommant et en buvant dans son crâne. Selon Hérodote, les Scythes utilisent les crânes de leurs plus grands ennemis pour en faire des coupes à boire. « Ils scient le crâne au-dessous des sourcils, et le nettoient. Les pauvres se contentent de le revêtir par dehors d'un morceau de cuir de bœuf, sans apprêt : les riches non seulement le couvrent d'un morceau de peau de bœuf, mais ils le dorent aussi en dedans, et s'en servent, tant les pauvres que les riches, comme d'une coupe à boire. ». En Chine, en 453 av. J.-C., le crâne du chef de l'État de Jin vaincu est décoré et offert, en guise de hanap, au chef de l'État de Zhao, Ying Wuxu. Le Shiji raconte qu'en 165 av. J.-C., « le souverain des Yuezhi ayant été tué par les Hiong-nou, ceux-ci le décapitèrent, scièrent son crâne à hauteur des arcades sourcilières, en firent une coupe à boire. ». En Europe, l'usage de boire dans les crânes des ennemis est également attesté chez certains peuples celtes comme les Boïens et les Scordiques. Claude Sterckx explique dans son ouvrage Mythologie du monde celte que boire dans le crâne de son ennemi ou d'un guerrier permettait d'absorber sa force, son énergie vitale. Cette croyance est également bien attestée dans les textes mythologiques et épiques de l'Irlande. thumb|Le khan bulgare Krum festoie avec ses boyards pendant qu'un serviteur apporte la coupe à boire —pleine de vin— pratiquée dans le crâne de l'empereur byzantin Nicéphore I.