Les Racines du ciel est un roman de Romain Gary publié le aux éditions Gallimard. L'œuvre obtient le prix Goncourt la même année. Au milieu du , le personnage principal, Morel, veut empêcher l'extermination des éléphants en Afrique. Dans le même temps, en Afrique-Équatoriale française (AEF), l'idée d'indépendance commence à se répandre ici et là. L'histoire raconte la lutte de Morel, ses actions en faveur des éléphants, la traque dont il est l'objet de la part des autorités, et, en parallèle, les conflits d'intérêts entre les engagements des uns et des autres : pour les éléphants, pour l'indépendance, pour la puissance coloniale, pour la sauvegarde des traditions, pour la marche en avant de l'homme vers la modernité, pour l'intérêt à court terme, pour l'honneur de l'Homme... L'idée centrale défendue par Gary est la protection de la nature (« et cette tâche est si immense, dans toutes ses implications », écrit l'auteur dans sa courte préface). Mais, par ce biais, il expose aussi la protection d'une « certaine idée de l'homme » que Morel, Minna, Schölscher et d'autres illustrent tout au long du roman.Il ne faut pas choisir ce qu’on défend : la nature ou l’humanité, les hommes ou les chiens. Non, il fallait s'attaquer au fond du problème : la protection du droit d’exister. On commence par dire, mettons, que les éléphants c'est trop gros, trop encombrant, qu'ils renversent les poteaux électriques, piétinent les récoltes, qu'ils sont un anachronisme, et puis on finit par dire la même chose de la liberté. La liberté et l'homme deviennent encombrants à la longue... voilà comment je m'y suis mis. (...) Il est temps de nous rassurer sur nous-mêmes en montrant que nous sommes capables de préserver cette liberté géante, maladroite et magnifique, qui vit encore à nos cotés. (p 222)Les Racines du ciel évoque aussi les parcours des différents personnages qui ont conduit chacun à se retrouver là, dans la condition où chacun se trouve. Et derrière le personnage de Morel, en particulier un archétype qui incarne l'espoir et la défense de la fragilité du vivant face aux puissances destructrices de l’humain.