Les , littéralement « de », sont de petites boîtes originaires du Japon à vocation utilitaire. Les inrō font partie des objets appelés sagemono (« objets pendants ») et sont portés uniquement par les hommes. Les kimonos n'ayant pas de poche, on les accroche à la ceinture du kimono (appelée obi) par une cordelette, pour y ranger différentes choses. Cette cordelette est glissée entre la ceinture et le vêtement. Afin qu'elle ne tombe pas, un taquet, généralement un netsuke, bloque celle-ci au bord supérieur de l'obi (voir dessin ci-dessous). Bien qu'il soit admis aujourd'hui que ces objets sont venus de Chine, où la pratique de suspendre des objets était courante, certains s'interrogent sur la possibilité d'une apparition antérieure en Europe. Quoi qu'il en soit, cet accessoire est d'usage courant au Japon dès la période Temmon (1532-1554). L'inrō était décoré d'une simple couche de laque uniformément noire à la période Tensho (1573-1591). Ce n'est que bien plus tardivement que s'est développé un style de décoration propre au Japon. Il faisait office de poche pour le kimono et servait, à l'origine, à transporter avec soi le ou les sceaux à cacheter ainsi que la cire vermillon, des médicaments, voire de la drogue. Lors de la période Meiji (1868-1912), les Japonais adoptent le costume occidental avec des poches, ce qui a pour conséquence de voir l'utilisation de linrō décroître. Néanmoins, sa production se perpétua et, de nos jours encore, il arrive parfois de voir certains Japonais arborer cet objet traditionnel lors de grandes occasions. Ils sont formés de compartiments s'emboitant les uns sur les autres. Le nombre de compartiments peut varier de 1 à 7, plus le couvercle. Les différents composants sont réunis entre eux par une cordelette. Cette dernière coulisse dans des canaux (himotoshi) situés de part et d'autre de chaque compartiment. La cordelette est maintenue tendue par un « clip » (ojime) pour fixer les compartiments entre eux. Lorsque le compartiment est unique, on les appelle des tonkotsu.