Résumé
Une espèce est dite panchronique quand elle est présente actuellement et ressemble morphologiquement à des espèces éteintes, identifiées sous la forme de fossiles. On parle parfois aussi de « fossile vivant » ou, plus correctement, d'une espèce relique. Employée à deux reprises par Darwin dans L'Origine des espèces (1859), l’expression « fossile vivant » a connu une grande popularité au , peut-être liée au fait que certains taxons, comme les cœlacanthes, furent d’abord connus par des formes apparentées fossiles avant qu’on ne découvre les espèces actuelles. Outre le fait qu’elle est un oxymore (puisqu’un fossile est le reste minéralisé d’un organisme mort), la notion qu’elle véhicule (une supposée absence d'évolution) est aujourd’hui considérée comme obsolète et trompeuse et il vaut mieux parler d' car la similitude morphologique externe n’empêche pas les évolutions des organes internes, de la physiologie ou des comportements - seule la forme est panchronique, pas l'espèce. Néanmoins la notion et l’expression « fossile vivant » peuvent encore être rencontrées dans la presse généraliste. Pierre-Paul Grassé tire argument des espèces panchroniques pour contester l’idée selon laquelle l’évolution des espèces serait le produit des mutations génétiques et de la sélection naturelle, puisque ces espèces, dont certaines sont fort anciennes, subissent aussi des mutations depuis des temps reculés et puisque leur environnement a également beaucoup été modifié sans pour autant qu’elles-mêmes changent de manière significative. Mais ce point de vue néglige l’anatomie interne et a fortiori le patrimoine génétique de ces espèces, qui varie et évolue au cours du temps, comme le notent Guillaume Lecointre et Hervé Le Guyader, qui soulignent que l’apparente stabilité morphologique des espèces panchroniques ne concerne que leur morphologie externe globale. Même la stabilité morphologique des espèces panchroniques est à présent contestée : pour les cœlacanthes par exemple, il n’existe aucun fossile des espèces actuelles ni même du genre Latimeria (seul genre actuel).
À propos de ce résultat
Cette page est générée automatiquement et peut contenir des informations qui ne sont pas correctes, complètes, à jour ou pertinentes par rapport à votre recherche. Il en va de même pour toutes les autres pages de ce site. Veillez à vérifier les informations auprès des sources officielles de l'EPFL.
Publications associées (2)
Concepts associés (11)
Arbre
vignette|Les arbres sont notamment représentés par des espèces du groupe des plantes à fleurs comme ces jacarandas au Zimbabwe. vignette|Même les arbres les plus majestueux commencent leur existence sous forme de modestes plantules, comme celle-ci de hêtre (Fagus sylvatica). vignette|Les arbres contribuent significativement au bien-être et à la subsistance des sociétés humaines. De nombreuses espèces produisent des fruits comestibles, comme ici l'arbre à pain (Artocarpus altilis).
Paléobotanique
vignette|Empreinte de feuille de fougère. vignette|Lepidodendron. La paléobotanique (du grec paleon = ancien et botanikos = relatif aux herbes) est une branche de la paléontologie. Elle permet de retracer, grâce à l'étude des plantes fossiles, les grandes étapes de l'histoire évolutive des végétaux. La paléobotanique permet aussi de reconstituer des environnements anciens, et les paléopaysages. Elle est fondée sur l'analyse des structures végétales qui peuvent subir la fossilisation : feuilles, bois, écorces, pollens, fruits.
Taxon Lazare
Un taxon Lazare est un taxon, le plus souvent une espèce ou un groupe animal mais parfois une espèce ou un groupe végétal, qu'on a cru éteint mais qu'on redécouvre vivant, ou bien un taxon qui n'apparaît pas dans le registre fossile pendant une période significative de l'histoire de la Terre et qui semble réapparaître à un moment donné. Cette appellation est donnée en référence au personnage de Lazare, ressuscité par Jésus dans le Nouveau Testament.
Afficher plus