Jean-Michel Salanskis (né le à Paris) est un philosophe français. Il a obtenu un DEA de mathématiques pures en 1973 et été reçu à l'agrégation de mathématiques la même année (rang ). Il étudie ensuite la philosophie avec Jean-François Lyotard. En 1985, il entre au CNRS dans la section de Philosophie, puis soutient une thèse en épistémologie sur Le continu et le discret (1986). Il s'attache à développer une méthode philosophique personnelle, l'ethanalyse, qui décrit les partages de sens de la culture. Après avoir enseigné à l'Université de Lille III, il a été professeur de philosophie des sciences, logique et épistémologie à l’Université Paris X Nanterre. J.-M. Salanskis a développé, à partir du début des années 1990, une philosophe des mathématiques. Il a d’abord soutenu que la mathématique pensait au sens de Heidegger et de Gadamer, dans ses ouvrages L’herméneutique formelle (1991) et Le temps du sens (1997). Puis, dans Le constructivisme non standard (1999), il a proposé une position « méta-constructiviste » en matière de fondements, formulée dans la ligne de la phénoménologie transcendantale husserlienne, lui permettant de décrire et comprendre la manière dont des travaux récents en analyse et mathématique non standard pouvaient être rattachés aux idées constructivistes originairement défendues par Brouwer. Enfin, dans son livre de 2008 Philosophie des mathématiques, il synthétise les deux approches, en les présentant dans le cadre d’une conception générale des cinq questions auxquelles doit répondre, selon lui, toute philosophie des mathématiques. Son Vivre avec les mathématiques de 2009 présente la question des mathématiques sous un angle autobiographique et de manière plus largement accessible. Dans le registre épistémologique, son ouvrage Herméneutique et cognition, paru en 2003, traite des sciences cognitives contemporaines, et l'ouvrage L'humain impensé de 2016, co-écrit avec Albert Piette, réfléchit sur les sciences humaines.
Florence Graezer Bideau, Peter Bille Larsen