Le Mfecane, mot d'origine zoulou, renvoie au cycle de guerres et de migrations engendrés par l'ascension au pouvoir de Chaka, roi des Zoulous, après s'être lancé dans la conquête des peuples nguni entre les rivières Tugela et Pongola au début du , et les fusionne en un royaume militariste.
Le Mfecane avait commencé avant que Chaka n'accède au pouvoir, avec les combats entre les Swazi, les Ndwandwe et la fédération Mthethwa, dirigés par les chefs Zwide, Dingiswayo et Matiwane, qui conduisirent à la fuite de Matiwane et de son peuple.
On avance parfois que c'est l'introduction du maïs, en provenance d'Amérique, qui permit l'essor démographique du Royaume zoulou. Mais une sécheresse de dix ans au début du lança la compétition pour accaparer les terres et l'eau. C'est ainsi que l'ambitieux Chaka, un ancien lieutenant de l'armée Mthethwa, commença sa carrière de conquérant.
Le royaume de Chaka assimile les tribus conquises, mais surtout les femmes et les enfants. Des hommes réfugiés de ces tribus se mêlent aux Xhosa dans l'actuelle province du Cap oriental et deviennent les Mfengu, connus par les Britanniques comme les Fingoes.
Le Mfecane bouleverse la carte politique, démographique et ethnique de toute l’Afrique australe. À côté des nouveaux États qui se constituent, des peuples entiers formés de fugitifs de toutes origines sont réduits à la famine et à l’errance. La « poussée des Blancs », dite le « Grand Trek », interdit tout déplacement vers le sud et vers l’est, tandis qu’à l’ouest, l’aridité des terres décourage toute tentative d’implantation. Les Ndébélé et les Ngoni trouveront leur salut vers le nord. Les peuples non organisés en État, comme les Fingos, n’ont plus de place en tant que communautés dans le nouvel équilibre. Les Fingo sont de provenance multiple, certains venant même de la côte du Mozambique. Ils opèrent principalement sur la côte entre Durban et Port Elizabeth, et sont réduits à mendier leur nourriture, d’où le sobriquet de mfengu (mendiant, devenu l’ethnonyme Fingo).