Le mobutisme fut une doctrine officielle d'État et de parti au Zaïre (actuellement République démocratique du Congo) durant la deuxième moitié du . Le mobutisme propageait et glorifiait les opinions et les points de vue du président zaïrois, autoproclamé , Mobutu Sese Seko. L'idéologie inclut les principales initiatives de Mobutu comme la zaïrianisation. Le Mouvement populaire de la Révolution (MPR) était le seul parti politique légal au Zaïre, État à parti unique. Initialement, la Constitution du Zaïre, mise en place par Mobutu, autorisait de fait les partis d'oppositions. Mais Mobutu a prétendu plus tard que la Constitution ne demandait pas cela et donc un État à parti unique a été créé, supprimant du coup tous les autres partis politiques en 1966. Mobutu a conduit le MPR et le Zaïre comme un dictateur, et dénoncé l'idée de plusieurs leaders et des partis politiques dans le pays en disant : « Dans notre tradition africaine, il n'y a jamais deux chefs ... c'est pourquoi nous Congolais, dans le désir de se conformer aux traditions de notre continent, avons décidé de regrouper toutes les énergies des citoyens de notre pays sous la bannière d'un parti national unique. » Mobutu, à travers le MPR et sa propagande, a été présenté telle une divinité. Le MPR a cherché à remplacer le christianisme au Zaïre par une dévotion religieuse à Mobutu. Cette volonté de déifier Mobutu se retrouve chez le ministre de l'Intérieur Engulu Baanga Mpongo qui devant des partisans du MPR disait : «Dieu a envoyé un grand prophète, notre Mobutu prestigieux Guide. Ce prophète est notre libérateur, notre Messie. Notre Église est le MPR. Son chef est Mobutu. Nous le respectons comme on respecte un pape. Notre évangile est mobutisme. C’est pourquoi le crucifix doit être remplacé par l'image de notre messie ». L'idéologie prévue dans le manifeste de N'sele (ainsi nommé parce qu'il a été rendu public en mai 1967 dans la résidence rurale du président à N'Sele, à 60 km en amont de Kinshasa) reposait sur trois points : Nationalisme : L'objectif était de renforcer l'autorité du gouvernement national sur l'ensemble du pays et de réaliser l'indépendance économique du pays.