Kurt Eisner, né le à Berlin et mort le à Munich, est un écrivain, philosophe et homme politique socialiste (d’abord membre du SPD, puis, après 1917, de l’USPD) allemand. Il joue un rôle important au cours de la révolution de novembre 1918, participant au renversement de la monarchie en Bavière.
Sous l’ère wilhelmienne de l’Empire allemand, il se fait un nom en tant que journaliste et écrivain républicain. Il publie une étude sur Friedrich Nietzsche, puis est journaliste à la Frankfurter Zeitung, et enfin devient éditeur en 1898 au Vorwärts, le journal central du Parti social-démocrate (SPD). Berlinois de confession juive, il prend la nationalité bavaroise.
Il s’oppose au soutien de l’Empire allemand à l’Autriche-Hongrie contre la Serbie, mais cependant il soutient le gouvernement au début de la Première Guerre mondiale par crainte d'une invasion russe. En 1917, il adopte les thèses pacifistes et rejoint le Parti social-démocrate indépendant (USPD) dont il devient rapidement un des dirigeants. Arrêté en 1918, il est libéré peu après.
En , dans le contexte de la révolution allemande, il contribue au renversement de la monarchie bavaroise et proclame la république, dont il est le premier ministre-président et le ministre des Affaires étrangères. Il meurt assassiné par un lieutenant de la garde, le comte Anton Arco-Valley, le . Quelques semaines plus tard, l’éphémère république des conseils de Bavière est proclamée.
Fils du fabricant de tissu juif Emanuel Eisner, Kurt passe sa jeunesse à Berlin. Il fréquente le lycée des Ascaniens, où il passe son baccalauréat en 1886. Il étudie d'abord la philosophie et la germanistique à l’université Humboldt de Berlin, mais y met un terme en 1889 alors qu'il prépare une dissertation sur Achim von Arnim.
Au cours des années 1890, Eisner travaille comme journaliste pour plusieurs journaux et revues, dont le Frankfurter Zeitung et le Hessische Landeszeitung. Ses critiques finement ciselées contre Nietzsche lui valent une réputation qui dépasse les seuls cercles littéraires.