Le Létôon (en grec ancien / Lêtốon) est le sanctuaire antique de Létô, près de Xanthe, en Lycie, Turquie. Lètô, Artémis et Apollon y furent vénérés durant huit siècles. Les vestiges des trois temples du Létôon, avec ceux de Xanthe, ont été inscrits sur la liste du patrimoine mondial en 1988. Au Sud-Ouest de l'Anatolie (aujourd'hui la Turquie) se trouve le sanctuaire principal de la déesse Létô. Le Létôon n'était pas une ville, mais un sanctuaire administré par l'ensemble des cités lyciennes dans le cadre de la confédération lycienne. Les Lyciens, peuple dont l'origine reste mystérieuse et la langue en grande partie non déchiffrée, développèrent une civilisation originale jusqu'à la conquête d'Alexandre. Sous la domination perse, la Lycie semble avoir gardé une certaine autonomie, même si les dynastes étaient sujets du Grand Roi. La région tomba au sous domination carienne (Pixodaros, roi de la Carie après Mausole, apparaît dans plusieurs inscriptions du Létôon). Après la mort d'Alexandre, la Lycie est pendant plusieurs décennies occupée par les Ptolémées, souverains grecs d'Égypte, puis par les Rhodiens. Grâce à la protection de Rome, les Lyciens recouvrent leur indépendance au , dans le cadre de la confédération lycienne renouvelée. Pendant l'Empire romain, le Létôon reçoit la visite d'Hadrien, pour qui on construit une salle de culte impérial en face de l'autel de Léto et des nymphes. Après l'interdiction du culte païen (édit de Théodose, 380), les temples sont détruits, mais les constructeurs d'une petite église paléochrétienne, placée sur l'esplanade des autels, utilisent la cella du temple de Létô, probablement pour y installer un baptistère. Il n'y a pratiquement pas de traces d'occupation du site après le , époque des incursions arabes. Pendant plusieurs siècles, cette région insalubre de la Lycie reste inoccupée, si ce n'est par les nomades installés dans les montagnes (Yürük). Le site est visité par l'archéologue autrichien O. Benndorf en 1884, mais seul le théâtre et quelques murs sont alors visibles.