[[Image:LatinEurope3.gif|vignette|Romanisation et langues romanes sur le pourtour de la MéditerranéeD'après Olivier Buchsenschutz, Patrick Le Roux, Denis Rousset et Jean-Baptiste Yon, « La romanisation », in Revue des Annales n° 2, pp. 287-383, 2004. Bleu : langue romane actuellement officielle. Vert foncé : langue romane actuellement co-officielle ou localement officielle. Vert clair : langues romanes disparues durant la période des grandes migrations.]]
La romanisation est un concept historique qui désigne un processus d’acculturation et/ou assimilation par l’adoption de la langue latine et de la culture romaine dans l’aire d’influence de l'Empire romain.
L'architecture et l'urbanisme romain, mais aussi l’intégration à l’armée romaine ou l’adoption des cultes romains en apparaissent comme les vecteurs. La municipalisation y participe également. L’historiographie de la Rome antique a interrogé cette notion pour comprendre quelles pouvaient être sa validité et sa profondeur selon les régions et les milieux sociaux observés.
Par confusion avec la romanisation en liturgie, c’est-à-dire avec la transformation des rites liturgiques de certaines églises chrétiennes pour qu’ils soient plus conformes au rite romain, on a aussi parlé de « romanisation » à propos de l’Empire latin de Constantinople, État fondé sur le territoire de l’Empire byzantin à la suite de la quatrième croisade et de la chute de Constantinople aux mains des « Latins ». Mais l’emploi de ce terme dans ce contexte est impropre pour deux raisons :
la langue latine n’est pas sortie des chancelleries de l’État « latin » de Constantinople et des autres États dits « latins » d’Orient et ne s’est pas étendue aux populations soumises ;
à cette époque et politiquement, l’« Empire romain », identifié et perçu comme tel par tous (même si sa langue usuelle était le grec) était bien celui que l’Occident nomme « byzantin » depuis 1557 (Hieronymus Wolf), mais qui ne s’est jamais appelé ainsi durant sa longue existence (mais Imperium Romanorum, en grec Βασιλεία Ῥωμαίων / Basileía Rhômaíôn), tandis que l’État dit « latin » de Constantinople ne s’identifiait pas ainsi mais était perçu et identifié comme un « Empire franc » et non romain (Imperium Francorum, en grec Βασιλεία φράγγων / Basileía frángôn).