Bullet the Blue Sky est une chanson du groupe de rock irlandais U2, enregistrée en 1986. C'est la quatrième piste de leur The Joshua Tree, sorti en . Elle est présente aussi en position, mais dans sa version live, sur l'album Rattle and Hum, publié en . Elle est l'une des chansons les plus ouvertement politiques du groupe, dont les performances live sont souvent très critiques à l'égard des conflits politiques et de la violence. Cette chanson tire son origine d'une visite de Bono et de sa femme Alison Stewart au Salvador à l'automne 1986. Sur place, ils constatent la brutalité de la dictature militaire soutenue par les États-Unis, notamment par les attaques d'avions F16 sur les villages. Un pays à feu et à sang, des balles volant au-dessus de leur tête et un sentiment d'impuissance et de frustration impossible à décrire. Quand il revient en Irlande pour l'enregistrement de The Joshua Tree, Bono demande à The Edge : « de mettre du Salvador dans son ampli ». Le son lourd et nerveux de Bullet the Blue Sky rappelle Led Zeppelin, assumé et revendiqué par le groupe. Les paroles parlent de l'impérialisme américain et du racisme. En 2003, le titre sera repris par le groupe de métal Sepultura sur son album Roorback. La chanson est régulièrement interprétée dans les tournées de U2 depuis 1987, notamment à l'Innocence + Experience Tour en 2015. Le leader de U2 déclare qu’il a visité le Salvador avec quelques Américains qui « offraient du réconfort aux réfugiés de la guerre ». « Je me souviens que le sol tremblait et je me souviens de l’odeur. Je suppose que c’était l’odeur d’une zone de guerre », se rappelle le chanteur. Et alors qu’il déclare qu’il ne se sentait pas en danger sur le moment, il savait que des vies étaient perdues non loin de lui. Même s’il a déclaré avoir vu des choses « vraiment difficiles à expliquer », il avait l’impression qu’il pouvait raconter ce qui se passait au travers de chansons. Bono a raconté à The Edge ce qu’il avait vécu au Salvador, et avec un clin d’œil à Jimi Hendrix, The Edge a inclus la « peur et la haine » dans son solo de guitare que l’on entend dans la chanson.