Le concept de révolution sexuelle, parfois également appelé « libération sexuelle », entamée dans les années 1960, d'abord en Suède puis partout à travers l’Occident, recouvre les changements du comportement sexuel via la reconnaissance des sexualités non procréatrices, l'affirmation de l'égalité des sexes puis la légalisation de la contraception et de l'avortement. Selon le sociologue Michel Bozon, l'expression « révolution sexuelle » a été popularisée par l'Américain Wilhelm Reich (1897-1957) dans ses écrits des années 1930, à partir de sa lecture combinée de Marx, Freud, Hegel, Husserl et Lukacs. Elle doit aussi à l'Allemand Herbert Marcuse (1898-1979), auteur d'Éros et Civilisation (1955) et reste liée à une époque où une partie de la société ressentait . Selon lui, il est difficile de : ils de la sexualité, comme l'ont montré les travaux de Michel Foucault.
Pour d'autres auteurs, « révolution sexuelle » désigne un ensemble de faits, mesurés par des études à grande échelle, comme celles publiés par Alfred Kinsey en 1948 et 1953, qui ont montré une évolution radicale aux États-Unis, ou en France par le docteur Pierre Simon en 1972, puis l'enquête officielle ACSF de 1992. L'expression se différencie quelquefois de celle de « libération sexuelle ». Pour Michel Bozon, « libération » s'applique strictement aux femmes qui avaient pratiqué une sexualité peu protégée dans les années 1960, puis découvert une « libération de la peur », ou une « libération de l’incertitude » avec l'accès à la pilule contraceptive une décennie plus tard. Mais à partir des années 1980, la ne se fait plus par la famille mais par les autres jeunes et il en résulte un contrôle toujours .
L'historienne Anne-Marie Sohn parle plutôt de , qui est , avec des temps forts au début du ou dans les années 1950, une longue évolution identifiée aussi dans les arts, les correspondances et journaux intimes. Selon elle, la « révolution sexuelle » est incluse dans une , plus large, avec , qui s'accélère après les deux guerres mondiales.