La musique albanaise est celle pratiquée en Albanie, mais aussi par les nombreuses communautés albanaises vivant en Italie, au Kosovo et en Macédoine.
Elle présente des caractéristiques tout autant archaïques, préservées par le relief et le régime, que métissées, par l'influence ottomane, persane, arabe, grecque ou slave. Elle se présente sous deux formes principales : le chant këngë et la danse valle (souvent en rythme aksak à 5, 7 ou 11 temps). Ces deux formes convergent parfois en këngë valle.
La musique folklorique a été encouragée par le régime communiste pour des raisons de lutte idéologique, notamment par la création du festival folklorique national de Gjirokastër.
La musique traditionnelle est schématiquement divisée en deux aires musicales : au nord (correspondant à la zone de peuplement guègue, la musique est majoritairement monodique, de style plutôt héroïque, tandis que dans le sud (correspondant à la zone de peuplement tosque) la polyphonie domine, dans un style plus lyrique et romantique.
Il existe diverses formes de chants polyphoniques à métrique libre et riche ornementation (vibrato et falsetto) :
këngë historike, ou chant historique
këngë legjendare, ou chant épique
këngë lirike, ou chant lyrique
kënge trimash, ou ballade héroïque des partisans
vjersh, chanté par les Arbëreshes (Albanais réfugiés en Italie)
Ces polyphonies albanaises varient en fonction des ethnies qui les chantent (Tosques proprement dits, Labs ou Chamène). Elles sont à trois ou quatre voix organisées en « preneur » (marësi ou ia merr), entonnant le chant, « rendeur » (kthyesi ou ya pret), le renvoyant et, « lanceur » (hedhesi) qui l'ornemente. Le bourdon iso enrobe l'ensemble. Elles sont dans une échelle quasi pentatonique du fait d'un système de pentacorde similaire au maqâm.
Elles sont parfois entrecoupées d'improvisations instrumentales polyphoniques et modales kaba (« puissant » en turc). La clarinette y joue un rôle de soliste, et le luth y joue celui de bourdon ; le violon ou l'accordéon les soutiennent alors.