Les langues samoyèdes (parfois écrit samoïèdes) sont une famille de langues, en usage des deux côtés de l'Oural par moins de quarante mille personnes.
Elles constituent traditionnellement une des deux branches de l'ensemble de langues ouraliennes, l'autre étant celle des langues finno-ougriennes. Toutefois, cette dichotomie primitive a été récemment remise en cause par certains linguistes, qui tiennent les langues samoyèdes pour une branche de même niveau que les subdivisions du finno-ougrien. De façon générale, les langues ouraliennes se répartissent actuellement en sous-groupes bien caractérisés, mais les relations plus anciennes de ces sous-groupes sont peu claires, peu étudiées, et rendent difficile de les rassembler en branches plus larges.
À un niveau taxinomique supérieur, on rapproche souvent des langues ouraliennes le youkaguir de l'est de la Sibérie.
Le terme de samoyède vient du russe самоед, traduit par l'étymologie populaire comme signifiant « qui se mange soi-même » (сам, sam → soi-même ; ед, ed → manger), mais qui serait plutôt à rapprocher de l'auto-ethnonyme des sames : saamit.
Le nénètse de la toundra demeure la langue la plus répandue, et est même une langue officielle dans plusieurs régions autonomes (okrougs) de Russie.
La science qui étudie les langues samoyèdes s'appelle la samoyèdistique, et fut créée au , par entre autres les Finlandais Matthias Alexander Castrén et Kai Donner ainsi que le germano-balte Franz Anton Schiefner. Elle ne peut généralement pas être étudiée séparément de l'ouralistique.
Les langues samoyèdes se transmettent le long des côtes arctiques de Russie, de la mer Blanche à la mer de Laptev, en passant par la Nouvelle-Zemble, la péninsule de Yamal, les embouchures des fleuves Ob et Ienisseï, et la péninsule de Taïmyr. Elles sont contiguës avec les langues ougriennes trans-ouraliennes et les langues permiennes cis-ouraliennes, mais sont séparées des langues fenniques par les Russes, à l'ouest, et du youkaguire par le peuple turc des Yakoutes, à l'est.