Les Tanzimat (« réorganisation » en turc ottoman) sont une ère de réformes dans l'Empire ottoman. Commencée en 1839, elle s'achève en 1876 par la promulgation de la Constitution ottomane, suivie de l'élection d'un premier Parlement ottoman, dissous deux ans plus tard par le sultan Abdülhamid II. Ce dernier ne rétablit la constitution et le parlement qu'à l'issue de la révolution des Jeunes-Turcs en 1908. Ce vaste mouvement de réformes a eu des résultats spectaculaires en quelques décennies : centralisation administrative, modernisation de l'appareil étatique, très inégale occidentalisation de la société. Les sultans ottomans furent de fervents partisans des réformes, ils furent d'autant plus résolus que l'empire paraissait davantage menacé par les grandes puissances et la montée des nationalismes. Cet ambitieux projet fut lancé pour tenter de combattre le lent déclin de l'Empire. La réduction de son assiette territoriale, et son affaiblissement par rapport à ses voisins, firent du sultan (et par analogie de l'empire) « l'homme malade de l'Europe » selon une expression médiatique de l'époque. Le sultan Mahmoud II avait préfiguré ces réformes, notamment par une déclaration officielle de 1830 : La première réforme, le Hatt-i Sharif de Gülhane (noble rescrit de la Maison des roses) fut proclamée sous la pression des réformateurs ottomans le , par le jeune Abdülmecid . Cet édit, préparé par son père Mahmud II et Moustapha Reschid Pacha dressait la liste et le cadre général des réformes à venir. L'égalité de tous les sujets de l'empire sans distinction de religion ou d'identité nationale est affirmée. Le texte insiste sur la sécurité des personnes et des biens ; sur la garantie d'une justice conforme à la loi établie; sur une fiscalité juste et réglée. Une bonne partie d'entre elles étaient des tentatives de greffer des bonnes pratiques européennes sur l'Empire : la conscription universelle, l'organisation de la gendarmerie, la réforme de l'enseignement, l'élimination de la corruption, l'égalité entre tous, quelle que soit leur religion.