Le mun, ou munisme ou bongthingisme, est la foi traditionnelle polythéiste, animiste, chamanique, et syncrétique des Lepchas, population vivant au sud de la chaîne himalayenne. La religion antidate la conversion des Lepchas au bouddhisme tibétain au . Les Lepchas cependant pratiquèrent le mun indigène avec le bouddhisme. Depuis l'arrivée des missionnaires chrétiens au , les traditions mun continuèrent à côté des croyances apprises. Le mun traditionnel permet l'incorporation de Bouddha et de Jésus-Christ en tant que divinités, selon les différentes croyances familiales. Plusieurs parmi les Lepchas furent convertis au christianisme par des missionnaires écossais du , mais le bouddhisme et la foi mun traditionnelle gardèrent le rôle majeur dans la vie religieuse des Lepchas. Il existe des chrétiens Lepcha qui ont perdu la langue Lepcha et qui ignorent exprès les croyances traditionnelles du mun. La religion mun et sa prêtrise sont en déclin à cause de la conversion exclusive à d'autres religions, attribuée à la pression économique, car les pratiques traditionnelles coûtent extrêmement cher pour le pratiquant ordinaire. Le mun toutefois regagna l'intérêt des Lepchas contre l'empiètement écologique. La profondeur du sentiment mun parmi les Lepchas et la connexion de la foi à l'environnement se manifestèrent dans l'opposition au développement dans certaines régions vierges, telles que les rivières Rathong Chu et Teesta. L'exonyme «mun» dérive de la croyance centrale des Lepcha dans des esprits appelés «mun» (ou «mung») et «bongthing» (ou «bungthing, bóngthíng»). Cette dualité d'esprits comprend un élément central de la religion. Les termes sont également utilisés pour décrire la prêtrise chamanique qui officie aux esprits respectifs. Le système de croyances traditionnelles Lepcha est riche en mythes, légendes orales, fables et contes de fées, appelés collectivement «lúngten sung». Selon la mythologie mun, les ancêtres des Lepchas furent créés par Itbu Rum, qui les moula des neiges pures du mont Kangchenjunga.