Le triomphe (triumphus en latin) est une cérémonie romaine au cours de laquelle un général vainqueur défile dans Rome à la tête de ses troupes. À défaut de ce triomphe majeur, un général vainqueur pouvait recevoir une ovatio (ovation). Cette cérémonie comprend depuis l'époque républicaine un adventus (entrée du général dans Rome), suivie d'une procession menant le vainqueur sur son char au Capitole, où il offre un sacrifice à une des trois divinités de la Triade capitoline, Jupiter Capitolin. À partir d'Auguste, le triomphe est réservé à l'empereur et à la famille impériale. .
Selon Georges Dumézil, le triomphe venait d’Étrurie comme le vocable lointainement grec qui le désigne. Devenu largement profane dans sa pompe, il gardait la trace, plus ou moins incomprise, de deux notions religieuses étrangères au monde romain : d’une part, le triomphateur, badigeonné de rouge comme la statue, qui montait vers le Capitole en tête de ses troupes, était pour quelques heures le dieu dont il allait visiter la demeure, Jupiter. De l’autre, la totale liberté avec laquelle les soldats lui lançait railleries et insolences n’avait pas seulement une vertu « morale » pour l’inciter à l’humilité, mais un aspect proprement magique de protection contre les risques invisibles que comportait une telle chance, une telle apothéose. Le philologue Otto Höfler avait replacé cette liberté dans un ensemble de faits indo-européens, des poèmes satyriques sur les dieux guerriers Indra et Thor notamment.
thumb|Le Triomphe de Titus et Vespasien œuvre de Giulio Romano au musée du Louvre.
Ce défilé était attribué par le Sénat romain, et constituait une récompense pour le général victorieux. Il pouvait avoir lieu longtemps après sa campagne (comme celui de Jules César pour sa conquête des Gaules, achevée en 51 av. J.-C., et célébré en 46 av. J.-C.). Un des critères importants était le butin rapporté, mais il ne pouvait y avoir de triomphe si l'ager romanus, le territoire de la République, n'avait pas été augmenté.