Emmanuel de Martonne, né à Chabris (Indre) le et mort à Sceaux le , est un géographe français. 285px|thumb|Carte de l'Autriche-Hongrie en 1914 avec les zones linguistiques selon le recensement de 1890, les frontières de 1914 (rouge) et celles de 1919 (bleu) tracées en application des Quatorze points du président Wilson : Emmanuel de Martonne joua un rôle essentiel dans l'établissement de ces frontières, pour la plupart encore en place au début du . Fils de l'archiviste Alfred de Martonne et frère d'Édouard de Martonne, il étudie au Lycée de Laval (Mayenne), où il a comme condisciples Carle Bahon et Francis Delaisi, il entre à l'école normale supérieure (ENS) en 1892, la même année qu'Albert Demangeon ; il y suit les cours de géographie de Paul Vidal de La Blache (dont il deviendra le gendre). Agrégé de géographie en 1895, il est « maître-surveillant » à l'ENS (1897-1899), puis il soutient une thèse de géographie en lettres (sur la Valachie) en 1902 et une autre en sciences (sur les Alpes de Transylvanie, au sud des Carpates) en 1907. En 1912, il participe avec Demangeon, Vacher et Margerie à une excursion transcontinentale à travers les États-Unis, organisée par l'American Geographical Society et le géomorphologue de Harvard William Morris Davis: il y rencontre notamment les jeunes géographes américains Isaiah Bowman et Douglas W. Johnson. Nommé à l'université de Rennes en 1899, puis à Lyon en 1905, il obtient un poste à la Sorbonne en 1909. La même année, il fait paraître un Traité de géographie physique qui connaît un grand succès (nombreuses rééditions, rédaction d'un Abrégé également réédité) et consacre son autorité en géographie physique. Féru de géomorphologie et de climatologie, il est célèbre pour ses indices d'évapotranspiration potentielle, utilisés aujourd'hui par les botanistes et les agronomes. Il invente le concept de « diagonale aride » regroupant les différents milieux secs échelonnés en latitude et en longitude et dont les mécanismes responsables des degrés d'aridité se combinent (on lui préfère aujourd'hui le concept de « diagonale sèche »).